«Nous ne réexaminerons pas la décision sur les quotas»

«Nous ne réexaminerons pas la décision sur les quotas»

Les ministres de l'Agriculture de l'UE se réunissent lundi à Bruxelles sous la pression des producteurs de lait européens, en France et en Allemagne surtout, qui réclament de l'aide face à la chute des prix et entendent le faire savoir le jour même dans la rue.

La France et l'Allemagne ont inscrit le sujet à l'ordre du jour de la réunion afin d'explorer les pistes de soutien à une profession victime d'un ralentissement de la demande mondiale, en Asie notamment, consécutif à la crise.

«Ca suffit! nous voulons aussi un plan de relance !»

Les agriculteurs veulent profiter de l'occasion pour manifester lundi dans le centre de Bruxelles avec leurs tracteurs, à l'appel du syndicat européen des producteurs de lait (European Milk Board, EMB). Ce dernier menace d'une «grève européenne» des livraisons de lait faute d'action. En France, où le secteur proteste depuis plusieurs jours, des blocages de laiteries sont à nouveau programmés lundi. Et à Berlin une grande manifestation sur le lait est prévue à l'initiative de la confédération agricole nationale sous le slogan: «Ca suffit! nous voulons aussi un plan de relance pour les agriculteurs allemands!»  


«Il est tout simplement faux de dire que la situation
actuelle des prix est due à l'augmentation des quotas
car la production européenne est en baisse, elle se situe
5% en dessous du niveaux des quotas.»(© Terre-net Média)
La situation est également tendue dans le secteur laitier de plusieurs pays d'Europe de l'Est, Bulgarie, Roumanie, République tchèque ou encore Lettonie. Les producteurs font face à une baisse des prix payés par les industriels d'environ 30% depuis un an. «La crise économique a obligé les principaux pays producteurs de pétrole, comme l'Arabie Saoudite et la Russie, a réduire très nettement leurs achats, notamment de beurre», souligne le porte-parole du groupe industriel laitier français Lactalis, numéro trois mondial, Luc Morelon. «En outre, avec la mode des produits allégés, le beurre trouve moins preneur, conduisant à d'importants excédents stockés», ajoute un diplomate européen.

«Nous ne réexaminerons pas la décision sur les quotas»

Pour l'heure, les conflits opposent au niveau national les producteurs aux laiteries, industriels et distributeurs, accusés d'imposer des prix d'achat bradés pour pouvoir dégager des marges plus importantes à la revente. Au niveau européen, les solutions sont limitées. «Je suis en train de voir quelle réponse on pourra apporter, notamment faire avancer les paiements normalement prévus en décembre», a promis cette semaine le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Concrètement, il s'agirait de permettre aux producteurs les plus touchés de percevoir à partir de mi-octobre des subventions européennes prévues en principe à la toute fin de l'année. L'Allemagne plaide en faveur de paiements anticipés et fait miroiter à ses producteurs une réduction de la fiscalité sur le diesel, ou des prêts publics.

Pour en savoir plus :

Lait - France et Allemagne pour un rapport d'étape rapide sur le lait dans l'UE, cliquez sur le titre. 

Pour l'EMB, ces gestes «sont bienvenus dans le contexte dramatique mais les problèmes de fond ne sont pas réglés». De nombreux syndicats agricoles réclament des restrictions de production pour faire remonter les prix, via une annulation des hausses des quotas décidées dans l'UE et de leur suppression attendue fin 2014. Mais la Commission l'exclut. «Nous ne réexaminerons pas la décision sur les quotas", prévient Michael Mann, porte-parole de la commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel. «Il est tout simplement faux de dire que la situation actuelle des prix est due à l'augmentation des quotas car la production européenne est en baisse, elle se situe 5% en dessous du niveaux des quotas», qui ne sont pas pleinement utilisés du fait de la crise, argumente-t-il.
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Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
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