L'appel lancé jeudi par la Fnsea, le principal syndicat agricole, à une "journée d'action" lundi prochain témoigne du malaise des producteurs laitiers, victimes d'une baisse des prix provoquée par une surproduction mondiale et une consommation en baisse.
"On va bloquer les laiteries lundi" en organisant une "journée d'action" pour protester contre l'effondrement des cours des prix du lait payé aux producteurs par les industriels, a affirmé Jean-Michel Lemétayer, le président de la Fnsea, le principal syndicat agricole, jeudi sur Rtl. M. Lemétayer, lui-même producteur laitier, a déclaré à l'Afp qu'"il faut que soit décidé la semaine prochaine une date de négociation nationale pour les prix des livraisons du mois de mai qui doivent être payés en juin. Cela ne peut pas attendre".
"Cela ne peut pas attendre"
Prix du lait - Le gouvernement "responsable"de la crise du lait, selon le PS Le Parti socialiste a accusé jeudi le gouvernement d'être "responsable" de la crise du lait par sa politique de "dérégulation voulue et programmée". |
Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, qui a déjà nommé mardi deux médiateurs pour tenter de résoudre le conflit, a obtenu l'inscription à l'ordre du jour de cette réunion - avec l'appui de l'Allemagne - d'un examen du marché laitier, a indiqué jeudi le ministère.
"La situation est extrêmement difficile à cause de la surproduction mondiale qui a causé un effondrement des prix du beurre et de la poudre de lait"
Selon les agriculteurs, le prix du lait payé actuellement par les industriels privés et coopératifs aux producteurs est de 30% inférieur à celui d'avril 2008. Ils réclament un prix de 305 euros les 1.000 litres, alors qu'il tourne actuellement autour de 210 euros. "La situation est extrêmement difficile à cause de la surproduction mondiale qui a causé un effondrement des prix du beurre et de la poudre de lait", indique Luc Morelon, porte-parole de Lactalis, le principal industriel laitier avec une collecte annuelle de 5,3 milliards de litres, soit près du quart de la production française.
Pour M. Morelon "l'excédent de 2 milliards de litres de lait sur un marché mondial de 40 milliards a suffi à déséquilibrer le marché français" qui exporte 20% de sa production, notamment sous forme de fromages. "La crise économique a obligé les principaux pays producteurs de pétrole, comme l'Arabie Saoudite et la Russie, a réduire très nettement leurs achats, notamment de beurre", explique M. Morelon.
Pour Olivier Picot, président d'Atla (Association des transformateurs laitiers), qui réunit industriels privés et coopératif, "à la crise mondiale on a rajouté une crise française quand l'admnistration a interdit à l'interprofession de donner des orientations (de prix, ndlr) qui semblaient justes à tout le monde". "Cela a fait plonger la filière dans l'inconnu au moment où les marchés se tassaient brutalement. La doctrine ultra-libérale a produit des effets pervers avec des amplitudes de prix qu'on n'avait jamais connu", déplore pour sa part Dominique Chargé, secrétaire général de la Fédération nationale des coopératives laitières (Fncl Pour M. Chargé "les voies de sortie de crise sont assez étroites" même si producteurs et industriels s'accordent pour se retrouver autour d'une table pour tenter de mettre fin au conflit.
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