Une contagion... mortelle !

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Une contagion... mortelle !

La paratuberculose est une maladie connue depuis 1895 chez les bovins. Il s’agit d’une entérite (inflammation de l’intestin) chronique contagieuse et infectieuse appelée « maladie du boyau blanc » ou « maladie de Johne ».

C’est une maladie incurable. Elle touche les bovins, caprins et d’autres ruminants, domestiques et sauvages.

Ne confondez pas tuberculose bovine et paratuberculose. Si la première est une zoonose qui entre dans un cadre réglementaire stricte (lire ici),


La paratuberculose est liée à la multiplication
dans la muqueuse intestinale d’une bactérie.
(© Terre-net Média)

 

D’abord les jeunes vaches

La paratuberculose est une maladie contagieuse connue depuis longtemps, en particulier dans certaines zones d’élevage (sols acides). Elle affecte prioritairement les jeunes vaches, en particulier en période post-partum après le 1er ou le 2e vêlage, mais elle se transmet également au veau qui deviennent porteur-sains avant un éventuellement développement visible de la maladie. La maladie se déclarera alors à l’âge adulte lorsque l’immunité sera affaiblit par un stress, le vêlage, un déséquilibre alimentaire…

Jusqu’à 1.000 millions de germes par gramme

La contamination s’effectue par voie orale à partir des matières fécales. Ces dernières sont de véritables réservoirs à bactéries, puisque l’on a recensé entre 1 et 1000 millions de germes/g de matière fécale. Ces bactéries sont émises indépendamment par des animaux atteints et d’autres infectés mais qui n’ont pas encore exprimé la maladie. Le lait et le sperme sont également des vecteurs du bacille, mais dans des proportions bien moindres.

Mycobacterium avium paratuberculosis

Mycobacterium avium paratuberculosis appartient à la famille des Mycobactéries qui contient également les agents de la tuberculose et de la lèpre. Ce bacille est capable d’une très grande résistance quand il est confronté à de nombreux agents physico-chimiques, d’où sa grande persistance dans le milieu extérieur (jusqu’à un an).

À noter que le veau est particulièrement vulnérable, du fait d’un système immunitaire en cours de renforcement qui le rend naturellement très sensible à la moindre bactérie. Le veau s’infecte principalement par contact direct avec les matières fécales d’animaux adultes atteints, mais aussi par ingestion d’aliments souillé, léchage ou même tétée si le pis n’est pas propre.

Fonte musculaire très rapide

C’est une maladie qui présente la particularité d’avoir une évolution lente. Mais une fois déclarée, sa principale caractéristique est l’amaigrissement spectaculaire des animaux atteints, avec une fonte musculaire très rapide. Autre signe alarmant : des animaux subissant des diarrhées répétées et nauséabondes et ne réagissant pas aux traitements usuels, sans parler d’une baisse notable de la production laitière. L’accumulation de ces symptômes entraine une mort certaine en quelques semaines, les animaux n’ayant alors plus que la peau sur les os.


Des conditions particulières vont venir accentuer les risques : le vêlage, le parasitisme (lié au pâturage), les maladies chroniques et carences alimentaires affaiblissant les animaux, le changement d’environnement…

Conséquences économiques

En raison de l’absence de vaccin, seule la mise en place de mesures sanitaires est en mesure de permettre la maîtrise de la paratuberculose dans un cheptel. Sans cela, les conséquences seraient majeures pour l’exploitation, en raison des contraintes économiques fortes en raison des baisses de production, des réformes anticipées et du coût des analyses.
Pour aller plus loin, lire ici.
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