 Rémy Cherel, responsable du département ruminant au Ccpa reconnait la nécessité de diminuer les quantités de méthane, mais rappelle qu'il faudra accepter des compromis (© LG, Terre-net Média) |
Des rations contenant des légumineuses en association avec des Ray-grass sont à l’étude actuellement pour diminuer les quantités de méthane dans le rumen. Cette molécule est en effet, responsable d'une partie de l'augmentation de l'effet de serre.
Diminuer le méthane,
c'est diminuer le dihydrogène
Le méthane constitue aussi et surtout la voie d’élimination du dihydrogène (H2), dans le rumen des vaches. Ainsi, il n’est pas suffisant d’arrêter la formation de méthane. En effet, l’augmentation de la quantité d’H2 inhibe les bactéries qui dégradent la cellulose, ce qui diminue la valeur alimentaire de la ration. Il faut donc diminuer la quantité d’H2 pour faire chuter la quantité de méthane.
D'autres solutions ont été citées par Remy Cherel, responsable production animale chez Ccpa, telles que la mise au pâturage qui participerait à la séquestration du carbone. Les concentrés, d'un autre côté, sont une solution envisagée pour diminuer les émissions de gaz. Généralement moins méthanogènes que les rations normales, « ils permettent de réduire la perte énergétique de l’animal » explique Remy Cherel. La matière grasse dans la ration permet également de diminuer l’activité des protozoaires responsables de la méthanisation. « Mais attention à ne pas dépasser la dose », prévient-il.
Des pistes sont en train d'être explorées
Les biotechnologies pourraient également être une voie à creuser. L’implantation de bactéries de kangourous, moins méthanogènes, dans le rumen des vaches était évoquées, mais la solution semble abandonnée. D’un autre côté, défauner le rumen permettrait de diminuer de 30% la production de méthane, sachant qu’au-delà de ce seuil, la production laitière en pâtit.
 Les voies de synthèse du dihydrogène et les solutions possibles à sa régulation. (© LG, Terre-net Média) |
Les extraits végétaux utilisés comme additifs auraient une bonne action sur les bactéries archées. Ces résultats n’ont cependant été obtenus qu’en conditions in vitro. L’utilisation d’acides organiques tels que le malate et le fumarate sont utilisables pour faire diminuer la quantité d’H
2. L’Inra de Theix travaille d’ailleurs sur des associations huiles essentielles et extraits végétaux qui diminueraient de 20% le méthane.
Des compromis nécessaires
Ces pistes sont des voies d’amélioration pour atteindre les objectifs du Grenelle de -20% de méthane. Des validations in vivo restent encore à faire. Au final, « c’est certainement un équilibre entre l’optimum pour l’animal et l’environnement qu’il faudra trouver, en acceptant certains compromis » souligne Remy Cherel.
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