Samedi dernier, la 60e foire-concours de bétail gras de Pâques à Romenay a tenu toutes ses promesses. Fraîchement promue dans la catégorie des concours de boucherie de haute qualité, la manifestation a pu profiter de sa belle notoriété, et de l’étonnante euphorie qui règne sur la plupart des concours de la saison.
![]() Malgré la pluie le public était présent.(© Terre-net média) |
A Romenay cette année, 139 bêtes étaient exposées, en provenance des élevages charolais de la Bresse, de l’Ain, et de l'ouest du département.
En dépit de la pluie, acheteurs et badauds, ne se sont pas laissés décourager. Preuve que le charolais « viandé » fascine.
Une fascination qui explique aussi la frénésie commerciale que soulève chaque concours de bêtes grasses dans un contexte commercial au plus bas. Un paradoxe dont l’explication est à rechercher du côté de la grande distribution et des consommateurs.
Grande distribution à la recherche d’une image
Comme le confiait un des opérateurs commercial présent, « le produit festif comme le bœuf de Pâques est devenu un mode de communication. La grande distribution veut ainsi montrer qu’elle est capable de faire de la bonne viande. Toutes les enseignes se livrent une concurrence impitoyable entre elles sur ce produit festif. C’est ce qui explique l’envolée des prix ». Et la grande distribution joue d’autant plus le jeu qu’en dépit de la crise et des sacrifices qu’elle impose, les consommateurs tiennent encore à se faire plaisir au moment des fêtes.
Du coup, sur place, certains opérateurs avaient de grosses commandes à honorer pour de grandes enseignes. C’est le cas du groupe Bigard, dont l’unité d’abattage est implantée tout près de là, et qui, avec le concours de plusieurs négociants, s’est porté acquéreur d’une cinquantaine d’animaux dont au moins une quarantaine de vaches. Autre acheteur important, le groupement Charolais horizon. « Avec notre abatteur Sicarev (Roanne), nous avons visité huit concours d’animaux de boucherie de Pâques et nous y avons acheté entre 10 et 60 bêtes », confiait François Chaintron, directeur de Charolais Horizon.
Si le besoin de la grande distribution dope l’ambiance commerciale, les artisans bouchers sont également très actifs. De fait, plusieurs enseignes traditionnelles de Louhans, Sornay, Saint-Trivier (Ain), Bourg (Ain), Lons (jura) ont acheté entre quatre et huit animaux. Au total, plus d’une trentaine de bêtes ont du être acquises directement par la boucherie traditionnelle, signe d’une certaine sérénité dans le très haut de gamme. « En magasin, on ne ressent pas la crise », avouait un boucher spécialisé dans la viande charolaise de cularde.
Au moins 0,75 €/kg de plus qu’en ferme
Au final, il se serait vendu environ 90% des animaux présentés. Génisses et culardes qui, ensemble, formaient la catégorie la plus fournie de ce concours (62 animaux) se seraient échangées entre 5,50 € et 6,40 €/kg. En ce qui concerne les vaches (57 animaux présents), les prix seraient compris entre 3,80 € et 4,60 €/kg, 4,30 € pour un premier prix. A ces femelles, il faut ajouter quelques babys dont le prix d’honneur a été négocié 4,30 €. Quant aux bêtes les mieux primées (prix d’honneur, prix de championnat), une cularde de plus de 42 mois s’est échangée 9 €/kg, une autre de 30 à 42 mois a été payée 7 €/kg.
A noter qu’en dépit d’un taux de vente élevé sur l’ensemble des animaux et particulièrement en vaches, certains spécimens parmi les prix de championnat tardaient à trouver des acquéreurs en fin de matinée.
Extrait du palmarès
Prix de championnat femelles : Etienne Vollot, Couches Prix de championnat mâles : gaec de Fommerand, Hautefond Premier prix d’ensemble vaches : Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie Prix d’ensemble génisses 30 à 42 mois : Chantal Pelletier, Romenay Prix d’ensemble culardes 30 à 42 mois : Gilles Thévenard (01) Prix d’ensemble mâles : Paulette Pont (01) Prix d’honneur et premiers prixJeunes bovinsPrix d’honneur : Jean-Pierre Mornet, Romenay Premiers prix : Paulette Pont (01) Mâles plus de 30 mois Prix d’honneur : Etienne Vollot, Couches Premier prix : Christophe Bouillet (01) Génisses moins de 30 mois Premiers prix : Gilles Thévenard (01), Chantal Pelletier, Romenay, Bernard et Marc Jacquet, Chapaize Génisses de 30 à 42 mois Prix d’honneur : Gilles Thévenard (01) Premiers prix : Pascal Bretigny, Sanvignes-les-Mines, Gilles Thevenard (01), Earl Fontanelle, la Genête, Chantal Pelletier, Romenay, Etienne Vollot, Couches, Patrick Rizet, Vaux-en-Prés, Sylvie Rizet, Vaux-en-Prés, Eric Dorin, Vitry-les-Cluny, Paulette Pont (01), Christophe Bouillet (01) Culardes 30 à 42 mois Prix d’honneur : Gilles Thévenard (01), Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie Premiers prix : Gilles Thévenard (01), Domaine Michel, Clessé, Scea Dedieu, Baugy, Roger Passot, Palinges, Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie, Louis Antoine, Marcigny Génisses plus de 42 mois Premiers prix : gaec Pacaud, Nochize, Henri Giroux, Martigny-le-Comte, Christian Perraut, Mervans Vaches Prix d’honneur : Thierry Dufour, Ozolles, gaec Garchery, Charbonnat Premiers prix : Jean-Guy Bourgeon, Ouroux-sous-Bois-Sainte-Marie, Earl Nugues Bernard, Dompierre-sous-Sanvignes, Louis Antoine, Marcigny, Jean-Pierre Mornet, Romenay, Bernard Geray (01), Earl Gaudet, Marly-sur-Arroux, gaec Pacaud, Nochize, gaec Tissier, Marizy, Gilles Thévenard (01), Catherine Mazuy, Viré, Thierry Dufour, Ozolles, Bernard et Marc Jacquet, Chapaize, Jean-François Rizet (71) |
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine