D’après les scientifiques, ce mélange est «
capable de protéger de l’oxydation les acides gras essentiels de type Oméga 3, de la viande chez les bovins en production ». Concrètement, il va donc permettre de lutter «
contre les radicaux libres générés par le stress des animaux » ce qui devrait se traduire par des viandes d’une plus grande valeur nutritionnelle. Cette découverte a fait l’objet d’un dépôt de brevet.
Parades
Depuis plusieurs années, les consommateurs cherchent à augmenter leur consommation d’acides gras polyinsaturés (Agpi) bénéfiques pour leur santé, à commencer par les fameux Oméga 3. « Ces dernières années, rappellent les chercheurs, de nombreux éleveurs ont tenté d’augmenter la teneur en Oméga 3 des viandes en apportant des aliments riches en acides gras essentiels (lin extrudé, colza) dans l’alimentation de leurs troupeaux. »
Mais si les choses étaient si simples, cela se saurait ! Car ces acides gras sont par ailleurs particulièrement sensibles à l’oxydation. Or, de nombreux travaux ont montré ces dernières années qu’un stress entraîne la plupart du temps chez l’animal la sécrétion de radicaux libres qui ont pour effet d’oxyder et de détruire notamment ces Oméga 3. Si l’ajout de vitamine E permet de compenser en partie cette oxydation, le revers de la médaille existe aussi : risque de toxicité en cas de surdosage, perturbation de la population microbienne du rumen des bovins.
Synergie
« Pour préserver la teneur en Oméga 3 des viandes, les chercheurs de l’Inra et de Photosynthèse ont associé un mélange de plantes à la vitamine E. » Dans les faits, ce cocktail de plante (romarin, pépin de raisin, agrumes et tagete) « distribué dans l'alimentation des animaux permet une régénération de la vitamine E et agit en synergie avec celle-ci ».
 Pour préserver la teneur en Oméga 3 des viandes, les chercheurs de l’Inra et de Photosynthèse ont associé un mélange de plantes à la vitamine E. (© Terre-net Média) |
Cette réalisation est un travail de longue haleine résultat d’une longue collaboration entre les deux structures et de deux thèses dirigées par des scientifiques de l’Inra.
« La première thèse a permis d’identifier des antioxydants végétaux répondant aux contraintes scientifiques (efficacité in vitro, résistances aux enzymes digestives) et aux contraintes techniques (disponibilité des plantes et faisabilité économique). La biodisponibilité et l’efficacité de ces plantes ont ensuite été testées in vivo chez le rat et le mouton. »
Quant à la seconde, elle a permis de valider l’intérêt de l’association des végétaux et de la vitamine E vis-à-vis de la protection des Oméga 3 de la viande de bovin.
Contacts : Denys Durand - Unité de Recherche sur les Herbivores - INRA Clermont-Ferrand/ Theix - 63122 Saint-Genès-Champanelle. Tél : +33(0)473624227. durand@clermont.inra.fr.
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?