Des rations plus digestes pour produire plus de lait

Le docteur Fred Owens est un grand spécialiste en nutrition animale aux Usa. Même si ses propos ont une grande valeur, l'esprit critique est toujours de rigueur... (© Terre-net Média)

Les fibres non digestibles (cellulose, hémicellulose et lignine) limitent la quantité d’ensilage que peut manger une vache. Or, plus l’animal pourra manger d’ensilage et plus la vache fera de lait.

Des additifs peuvent être ajoutés à la ration. Cependant, ils permettront de  ne digérer au mieux que la cellulose et l’hémicellulose. La lignine, elle, reste totalement indigestible. Dans ce domaine, l’objectif visé par les chercheurs est ainsi de privilégier les hybrides qui possèdent en priorité le moins de lignine.

Diminuer la lignine

Cependant, une juste mesure est à trouver sachant que la lignine, contenue dans les parties végétatives, est responsable de la portance des tiges. Diminuer les quantités de lignine signifie donc aussi augmenter la sensibilité de la plante à la verse notamment. La quantité de fibres indigestibles ne peut donc pas être diminuée indéfiniment. Afin de gagner tout de même en digestibilité et homogénéiser la ration, il est conseillé de broyer au maximum les fibres indigestibles avec les grains lors de l'ensilage.

La variété ne fait pas tout ! « L’utilisation d’outils adéquats permettant d’assurer un maximum de broyage au moment de la récolte est également indispensable. La digestibilité de la ration dépend, il faut le souligner, également du taux d’accessibilité de l’amidon par les enzymes digestives et les bactéries du rumen. Augmenter le broyage de l’ensilage permet ainsi de diminuer la différence que l’on constate entre les grains cornés et dentés. La digestibilité dépend aussi il ne faut pas l'oublier de la physiologie de chaque animal» précise le docteur Fred Owens.

Les recherches montrent d’autre part, que la quantité en amidon présente dans la ration, influence fortement sa digestibilité. Ainsi plus la ration contient d’amidon mieux elle sera digérée. Les recherches actuelles vont donc vers une augmentation des quantités d’amidon en sélectionnant des hybrides qui ont de hauts rendements en termes de quantité de grains, lieu de stockage privilégié de l’amidon. Ces derniers doivent ainsi contenir le plus d’amidon possible (« 38% dans l’idéal » selon Pioneer).

Fred Owens, directeur de recherche en Nutrition Animale chez Pioneer, conseille à ce propos de « laisser murir les hybrides au maximum, en fonction des conditions climatiques des régions, pour assurer un maximum de digestibilité. » En effet, la digestibilité de l’amidon augmente avec la maturité des grains. C’est dans cette optique que les techniciens d’Arvalis-Institut du végétal conseillent de favoriser les semis précoces qui, plantés plus tôt, mûrissent également plus vite. 

Augmenter l'amidon

Une forte teneur en amidon du maïs ensilé est cependant à l’origine de risques accrus d’acidose lors de sa conservation. Malgré cela Fred Owens précise que « l’amidon est source d’énergie indispensable pour la fabrication de lait » et conseille de « ne pas en négliger la teneur dans les rations. Concernant les risques liés à l’acidose, ils peuvent être contrés par une compaction efficace du maïs, ou l’ajout de stabilisateurs dans l’ensilage, » a-t-il ajouté.

Retrouvez notre dossier complet sur le maïs ensilage : Maïs fourrage 2009 - No stress, la génétique progresse ! , en cliquant ICI A lire également : Le maïs ensilage a de l’avenir, en cliquant ICI