Les mécanismes moléculaires à l’origine des processus biologiques sont gouvernés par l’expression simultanée de plusieurs gènes. Les avancées technologiques permettent aujourd’hui d’étudier beaucoup plus rapidement un grand nombre de gènes, protéines ou métabolites.
« Les nouvelles technologies peuvent contribuer à une meilleure connaissance de la biologie des herbivores dans une perspective d'élevage durable » expliquait en décembre dernier Jean-François Hocquette (Inra Clermont-Ferrand-Theix), lors des rencontres 3R à Paris.
Améliorer l'efficacité économiques des élevages
Au-delà, l’accélération et la finesse des résultats obtenus presque de façon industrielle participent à l’amélioration de l’efficacité économique des productions, notamment « par la détection de marqueurs de l'exposition aux mycotoxines et par une meilleure efficacité métabolique et physiologique des herbivores » poursuivait le chercheur. Ces outils permettent en effet de préciser le partage des nutriments entre tissus et organes, d’apprécier la différenciation du muscle pour la production de viande, ou encore de définir les mécanismes de régulation intervenant dans l'expression des gènes par les nutriments.
Les résultats attendus sont l'identification de gènes ou de marqueurs susceptibles d’aider d’une part, à la sélection génétique, d'une part, à la détection d’animaux ayant des caractéristiques désirées.
Ces nouvelles techniques, dénommées omiques, peuvent également contribuer aux autres piliers du développement durable : bien-être animal (par la mise en évidence de marqueurs de stress), protection de l'environnement (par la maîtrise des rejets azotés par les animaux) et plus globalement de qualité des produits : maîtrise de la composition en acides gras, maîtrise de la qualité sensorielle des produits laitiers et carnés, recherche de prédicteurs de la tendreté de la viande.
Efforts méthodologiques
Mais l’utilisation et la connaissance de ces outils n’en sont encore qu’aux débuts. Elles nécessitent en effet de la part du monde scientifique la mise en place de nombreux efforts méthodologiques, mais elles portent aussi en elle tout un monde de possible, une « capacité d’investigation étendue ».
Mais compte tenu notamment du coût de ces équipements, leur utilisation ne peut s’envisager que sous la forme de plateformes technologiques collectives et communes à différentes problématiques, à l’image, rappelait Jean-François Hocquette, de la plateforme de Theix, dédiée à l’étude de la nutrition humaine, de la microbiologie et de l'élevage.
« En outre, et plus spécifiquement pour l’élevage, ces outils permettront d’établir de nombreuses interactions entre différents programmes de recherche ; elles participeront donc à croiser les informations entre le métabolisme, la santé, le bien-être des animaux et la quantité des produits en raison du très grand nombre de gènes, protéines ou métabolites analysés conjointement. »
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