L'éthologie préserve aussi l’environnement

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Connaître et anticiper le comportement alimentaire d’un herbivore peut être un moyen de préserver l’espace dans lequel il pâture, comme l’expliquait Cécile Ginane, de l’équipe ‘Relations animal’ de l’Inra de Saint-Génès-Champenelle (63), lors des rencontres ‘3R’, en décembre dernier à Paris.

Comparés aux ruminants, les chevaux sont capables de consommer de plus grandes quantités d'herbe, notamment d'herbe grossière. Ils ne sont donc pas soumis aux contraintes liées à la réduction de la taille des particules. Ainsi, ils se sont révélés plus efficaces que les ovins pour contrôler le développement de graminées très compétitives (Festuca paniculata, Brachypodium genuense), et permettre la coexistence d'un plus grand nombre d'espèces dans des prairies italiennes comme l’ont récemment montré des travaux italiens.

Des zones favorisées, d'autres non

En zone de moyenne montagne humide, ils contrôlent plus efficacement que les bovins les peuplements de myrtilles (Vaccinium myrtillus), en partie grâce à leur piétinement, et font plus fortement régresser des graminées de valeur fourragère médiocre.
Ainsi, en situation de faible chargement, les chevaux favorisent l'établissement d'une mosaïque d'herbe très rase et de zones hautes, qui augmente l'hétérogénéité structurale du couvert végétal et sa diversité spécifique. « En sélectionnant les espèces les plus appétibles, les animaux exercent une pression de défoliation différente sur les espèces présentes », relevait Cécile Ginane. Or, cette défoliation peut menacer la pérennité de certaines d'entres elles provoquant ainsi indirectement des effets sur d'autres composantes de la biodiversité.

Régime alimentaire voisin

Une étude comparative menée en 2007 sur la sélection alimentaire de bovins et ovins, menée sur quatre sites à travers l'Europe, a confirmé « qu'à format et expériences alimentaires identiques, les animaux de différentes races consomment un régime assez voisin ». Les quelques différences observées n'étaient en tout cas pas suffisantes pour modifier la diversité végétale ou animale des couverts prairiaux. Mais il n’en va pas de même concernant la distribution dans l’espace de la végétation. En effet, la plus forte exploitation des espèces distribuées en agrégats, par rapport à des espèces disséminées dans le couvert végétal, résulte d’un comportement alimentaire particulier : les animaux ont en effet mémoriser la présence, à cet endroit précis, de végétaux appétant et vont donc plus naturellement les consommer à cet endroit. À l’inverse, compte tenu de leur localisation éparse, ces mêmes animaux sont incapables de mémoriser précisément l'emplacement des espèces disséminées dans le couvert végétal.

Aperçu des marchés
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Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
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