Lait - Pour optimiser le coût de renouvellement : viser un vêlage précoce

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Lait - Pour optimiser le coût de renouvellement : viser un vêlage précoce

Le coût de production de la génisse laitière représente une part non négligeable du coût global. Des marges de manœuvre existent pour l’optimiser. Analyse d’Emmanuel Etesse, de Cogedis.

Génisses - Photo parue sur Web-agri.fr, titre édité par Terre-net Média.
Pour optimiser le coût de renouvellement en élevage laitier, l’éleveur a deux leviers à sa disposition : l’âge au vêlage et le taux de réforme. (© Photo Terre-net Média)

En lait, le coût de renouvellement représente 8 % du coût de production global, soit 22,2 euros pour 1.000 litres en moyenne. Surtout, force est de constater de gros écarts, puisque le chiffre varie de 4 à 60 euros pour 1.000 litres selon les exploitations ! Concrètement, le coût de renouvellement correspond au prix de revient des génisses (ou prix d’achat des vaches laitières) moins les ventes de réforme. Le but du jeu consistera, pour l’éleveur, à diminuer le prix de revient de ses génisses tout en optimisant le taux de réforme et en améliorant la vente des réformes.

1.295 euros pour un vêlage à 27 mois

Premier levier : l’âge au vêlage. Les élevages qui s’en sortent le mieux sont ceux qui visent un vêlage à 24 mois. Le prix de revient moyen d’une génisse type holstein est de 1.295 euros pour un vêlage à 27 mois, dont 875 euros en charges proportionnelles et 420 en charges des structures. Il y a près de 400 euros d’écart entre le coût de revient d’une génisse qui vêle à 24 mois et celui d’une génisse qui vêle à 33… Une génisse gardée un mois de plus sur une exploitation, c’est 40 euros de charges supplémentaires !

Par ailleurs, si l’on croise l’âge au vêlage avec le taux de réforme (voir tableau), on obtient des résultats très intéressants. Avec 40 vaches laitières et 300.000 litres de quota, l’éleveur qui parvient à faire vêler ses génisses à 24 mois tout en visant un taux de réforme de 25 %, obtient un coût de lactation par vache laitière de 291 euros et un coût de renouvellement de 11,9 euros pour 1.000 litres. A l’extrême, avec un âge au vêlage de 33 mois et un taux de réforme de 35 %, le coût de lactation par vache passe à 544 euros ! Le coût de renouvellement passe, lui, à 32,9 euros pour 1.000 litres.
Le taux de réforme est donc un levier également très important en termes de coût de renouvellement.

Coût de renouvellement (en €/1.000 litres) en fonction de l’âge au vêlage et du taux de réforme

Elevage de 40 VL avec 300.000 l
 
Taux de réforme à 25 %
Taux de réforme à 30 %
Taux de réforme à 35 %
Age au vêlage
24 mois
11,9
14,4
16,8
27 mois
16,1
19,3
22,6
30 mois
20,3
24,3
28,4
33 mois
23,5
28,2
32,9

Source : Cogedis

Faire durer la carrière des vaches

Entre les extrêmes, on constate un écart de 21 euros pour 1.000 litres, soit près de 6.300 euros pour une exploitation avec une production de 300.000 litres. On sait également que l’Excédent brut d’exploitation (EBE) est très lié à ce coût de renouvellement. Pour un coût de renouvellement de 10 euros pour 1.000 litres, l’EBE sera de 170 euros pour 1.000 litres, tandis qu’avec un coût supérieur à 50 euros on chute à 120 euros pour 1.000 litres d’EBE…


(© Cogedis)

L’éleveur qui veut tirer son épingle du jeu mettra des moyens en place non seulement pour obtenir un vêlage précoce mais aussi pour faire durer la carrière de ses vaches. Attention également à limiter le nombre de génisses à élever pour ne pas faire déraper le coût de production... Au-delà de sa capacité, l’élevage ne sera plus en mesure d’absorber ce coût.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,46 €/kg net =
Vaches, charolaises, R= France 7,23 €/kg net =
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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