L’accord sur l’aménagement de la Pac est une chose, l’application nationale en est une autre. C’est le message que Michel Barnier, ministre de l’agriculture, tient à faire passer*. Et de souligner l’importance de regarder dès à présent vers l’avenir pour préparer un après 2013 qui risque d’être compliqué. Précisions sur sa position.
![]() Une négociation "sérieuse à 27" selon le ministre de l'agriculture Michel Barnier (© B.N., Terre-net Média) |
« Où en sommes-nous arrivés ? Objectivement, nous avons pu obtenir de fortes souplesses sur le découplage. Nous avons pu maintenir des outils de régulation pertinents. Nous avons obtenu que l’augmentation de la modulation soit ramenée de 8% à 5% et la quasi extinction de la modulation progressive » détaille Michel Barnier pour défendre son action. Il cite également l’assurance climatique et la possibilité de mettre en place des fonds de mutualisation pour prendre en charge les maladies végétales et les évènements qui altèrent la qualité sanitaire des produits. « La Commission n’a pas voulu aller plus loin, mais elle ne voulait aller nulle part » ironise Michel Barnier, avant d’ajouter que « la Pac ne peut se réduire à des aides découplées ».
Le temps de la mise en oeuvre nationale
« Ne confondez pas la boîte à outils avec l’usage qu’on en fait. Je pense que cette négociation a été sérieuse à 27, que nous avons atteint les objectifs fixés. Le temps européen est terminé, c’est le temps de la mise en œuvre nationale » explique Michel Barnier. Et le ministre entend rassembler tous les acteurs pour faire les choix d’application nationaux en concertation avec toutes les filières. Il souhaite aboutir rapidement et présenter les décisions d’ici fin janvier.
« Il faut procéder à une réorientation de certains fonds publics pour en accroître la légitimité et l’équité » souligne Michel Barnier. Il exprime la solidarité nécessaire avec des filières « en grave danger » comme l’élevage ovin : « Je suis le ministre de toutes les agricultures ». Selon lui, « c’est le seul moyen de préserver une politique agricole commune ambitieuse à 27 ». Pour le ministre, ne rien faire, c’est s’exposer à une réduction forte de la Pac, voire à sa nationalisation. « A partir de 2013, pour la 1ère fois, la France donnera plus qu’elle ne recevra » tient à préciser Michel Barnier. Un argument qui n’aurait pas échappé aux détracteurs de la Pac. Ainsi, il estime qu’il est essentiel que la Pac ait sa légitimité, légitimité qui passe par le changement et la réorientation.
Un combat difficile
« Je dis ça pour l’avenir, car nous en reparlerons : où que je sois, je continuerais à me battre avec vous pour une Pac forte » martèle Michel Barnier. Allusion évidente à son engagement possible aux prochaines élections européennes. « Au-delà de ce que nous ferons du bilan de santé de la Pac, le combat sera très difficile. Il va commencer après 2013. N’oubliez pas quand on débattra du budget qu’il faudra que tout le monde soit d’accord. Un seul pays peut tout bloquer ». Michel Barnier rappelle que les 4% de la population qui sont agriculteurs nourrissent les 96 autres, qu’ils servent le modèle alimentaire : « L’agriculture est une chance pour la France. Ce secteur productif doit garder la politique qui l’accompagne ».
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