Une certaine homogénéité à travers l'Europe

Des salariés difficiles à fidéliser (© Terre-net Média)

Le salarié agricole français est très peu payé (autour du Smic) et les écarts de rémunérations autour du salaire médian sont très faibles. A qualification équivalente, la différence de salaire entre un ouvrier d’une entreprise agroalimentaire et d’une exploitation agricole est de 300 euros! D’où la fuite des salariés vers l’industrie de la transformation quand l’opportunité se présente !

A l’échelle européenne, le secteur agricole comprend 72% de salariés très faiblement ou faiblement rémunérés contre 48% tous secteurs d’activités confondus (source Eurofound). La précarité de l’emploi est enfin une autre caractéristique du secteur agricole à l’échelle européenne : 44% de saisonniers ou de salariés en Cdd contre 17% dans l’ensemble de l’économie. L’âge moyen des salariés est de 44 ans contre 40 ans tous secteurs confondus mais il est plus jeune que celui des exploitants.

Age et niveau d'instruction

Toujours en Europe, les agriculteurs constituent la catégorie sociale d’indépendants aux revenus les plus faibles. La pluriactivité est fréquente. Elle dépend en France du secteur de production (53% des céréaliers, 26% des éleveurs laitiers). La main d’œuvre nécessaire pour conduire l’exploitation et le niveau de revenu conditionnent aussi le recours à la pluriactivité : 49% des exploitations dégageant des revenus agricoles inférieurs à 29.000 euros, 37% supérieurs à 29.000 euros.

Un tiers des chefs d’exploitants ont plus de 50 ans dans l’UE des Quinze. Ils sont plus âgés en Italie et au Portugal (plus de 66% au delà de 50 ans) où la proportion de femmes à la tête d’une exploitation est aussi plus importante (souvent de petite dimension).

Question formation, le niveau des jeunes exploitants est assez élevé dans l’UE des Quinze compte tenu des critères requis pour s’installer. En revanche, celui des salariés agricoles reste faible: 15% ne sont pas allés au delà de l’école primaire, 45% ont arrêté leurs études après le collège (22% tous secteurs confondus). Toutefois, le niveau de qualification de base en France est plus important en raison du fort développement de l’enseignement agricole (très peu d'échec scolaire dans les lycées agricoles). Mais dans tous les cas, en France comme en Europe, le taux d’encadrement est très faible (moins de 8% contre 24% tous secteurs confondus).