L'accord sera-t-il respecté ? La flexibilité est-elle justifiée ?

Deux points dans l'accord convenu lundi soir par les membres de l'interprofession laitière sur le prix du lait, sèment la confusion. Mise au point et explications du Secrétaire général de la Fnpl, Thierry Roquefeuil.

« Quand on est producteur de lait, je crois que l’on ne peut pas être satisfait » affirme Thierry Roquefeuil, Secrétaire général de la Fnpl (branche laitière de la Fnsea) en parlant de l’accord obtenu hier soir sur la négociation du prix du lait. « Nous avons essayé d’avoir quelque chose d’encadré ».


(© Fnpl - Institut de l'élevage)

Autres problèmes de taille, l’augmentation des charges. Malgré la diminution en cours des prix des matières premières, les coûts imputés aux exploitations ne diminuent toujours pas (essentiellement pour l'alimentation, le pétrole et les engrais).  

« Encadrées », les choses le sont-elles vraiment ? Cet accord sur le lait lève au moins deux interrogations : ses modalités d'application et la « flexibilité » du prix, autrement dit la baisse potentielle du prix.

L'accord ne risque-t-il pas d’être dénoncé ? Pour rappel, au printemps dernier la Dgcrrf dénonçait les recommandations effectuées par le Cniel, en évoquant une entente jugée anticoncurrentielle.

« Nous avons la validation des pouvoirs publics pour les six mois à venir » répond Thierry Roquefeuil, secrétaire général de la Fnpl. « C’est une période intermédiaire pour mettre en œuvre les indicateurs de marchés. L’interprofession a fait une recommandation sur l’évolution du prix par rapport au même mois. » Ces indicateurs doivent ensuite s’adapter aux prix fixés dans chaque région en accord avec les prix définis mensuellement l’année passée.

Cette flexibilité doit « permettre aux entreprises (...) de payer un peu moins aux producteurs »

Cette recommandation doit assurer qu’aucune industrie ou coopérative n’ait la tentation de baisser seul le prix du lait, comme l'a fait seul, Entremont au printemps dernier. « Nous ne sommes plus dans cet état d’esprit. L’ensemble des transformateurs ont l’envie de travailler sur les mêmes bases. Nous voulons éviter la spirale de la baisse » insiste-t-il. Autrement dit, les industriels ont aussi besoin de s’accorder entre eux pour ne pas qu’il y ait de distorsions de concurrence qui  les obligent à baisser les prix en cascade.

La flexibilité de 15€ prévue dans l'accord, mais « non transcrite » dans la communication du Cniel d’hier, n’est-elle pas une façon dissimulée de contourner l’accord ?

« Oui, c’est la partie qui est beaucoup plus en phase avec la réalité du monde de l’entreprise. Aujourd’hui il y a beaucoup d’entreprises en France, certaines valorisent le lait autour de 200€ les mille litres (ndlr : d'autres autour de 400€)» confie Thierry Roquefeuil . Cette flexibilité doit « permettre aux entreprises qui vendent 30 à 40% de produits industriels (beurre et poudre, ndlr) de payer un peu moins aux producteurs. C’est un reflet du marché. Nous inscrivons cet accord jusqu’au mois d’avril. Après nous revoyons tout. »

Cet accord ne devrait pas être remis en cause jusqu’au mois d’avril : en tout cas « pas du côté des personnes qui étaient autour de la table hier » affirme le Secrétaire général de la Fnpl. Mais « cette recommandation ne signifie pas que tous les producteurs seront payés au même prix » explique-t-il, en insistant sur la saisonnalité de la production et les spécificités de chaque région.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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