Michel Barnier n’a pas fait l’unanimité

Des débats de la matinée, il ressort des prises de positions divergentes sur l’orientation à donner à la « Pac d’après 2013 » transcrite dans le document présenté aux ministres en début de semaine. Désaccord aussi sur l’intégration de l’aide alimentaire dans la Pac. En revanche, l’Union affirme maintenir sa position de fermeté face à l’Omc.


L'ambiance a été moins bucolique à Bruxelles (© Terre-net Média)
Quatre débats au menu du conseil des ministres de l’agriculture du 28 novembre 2008, mais seulement trois traités à 13h30. Le quatrième sera servi en dessert.

Du compte rendu fait conjointement par Michel Barnier, ministre de l’agriculture et président du conseil européen des ministres de l’agriculture et, par Mariann Fischer Boel, il ressort que le document soulignant l'importance de conserver à l’avenir une Politique agricole commune forte fait toujours autant l’objet de défiance de la part d’au moins trois pays membres de l’Union. Or selon Michel Barnier, un peu fatigué, « il faut pourtant  envoyer, après les décisions prises avec la révision de la Pac, un nouveau signal car ce n’est pas trop de dire que l’économie réelle est importante pour l’Union ».

« Une des chances pour l’Europe, en cette période de crise financière, est de disposer d’un secteur productif agricole et agroalimentaire moderne qui s’appuie sur une Pac dynamique et ambitieuse », a-t-il ajouté.

Après lecture, le document d'orientation remis en début de semaine par Michel Barnier oppose en fait les pays « partisans de la préférence communautaire », plus orthodoxes (dont fait partie la France) et les pays qui souhaitent que «le texte mentionne que les réformes de la Pac doivent se poursuivre dans un sens plus libéral ».

Compromis impossible à trouver

« Nous sommes allés au bout de la concertation pour trouver un compromis » à 27 pays, a expliqué Michel Barnier. Et il ajouté qu'il n'avait pas voulu dénaturer complètement le texte pour arracher l'accord de tous. « A un moment donné, il faut qu'un texte ait sa force, qu'il veuille dire quelque chose », a-t-il commenté. Au bout du compte « j'ai pris acte » de l'opposition des trois pays, « ce n'est objectivement pas totalement une surprise », a souligné le ministre.

Michel Barnier a rappelé que le débat conduit sur l’après 2013 est un débat politique et non budgétaire; un débat que la présidence tchèque poursuivra. Mariann Fischer Boel a expliqué pour sa part qu’elle attache une importance particulière à ce qu’il y ait à l’avenir un meilleur rééquilibrage des aides Pac en faveur des nouveaux membres.

Le second débat de la matinée a porté sur l’intégration ou non de l’aide alimentaire apportée aux populations les plus démunies et en particulier aux 10% de la population qui vivent avec moins de 600 euros par mois. Sur ce sujet, aussi, les avis entre les pays membres divergent. Les discussions ont été renvoyés aux experts des pays de l'UE, pour tenter de trouver un compromis, ainsi qu'à la future présidence tchèque de l'UE de poursuivre la réflexion. Or, nous savons déjà qu’elle a clairement exprimé son opposition au projet. Selon les opposants au projet, l’aide alimentaire relève de la politique sociale et donc des politiques nationales. Selon le ministre de l’agriculture, l’aide alimentaire est un moyen d’écouler les stocks!

Rendez-vous pris à Genève

Le troisième point de la matinée, et pas le moindre, la poursuite ou non des négociations de l’Omc. Le ministre de l’agriculture et Mariann Fischer Boel ont rappelé la détermination de l’Union européenne.

« Les européens accepteraient un texte à Genève si il y a un équilibre et une réciprocité entre les services, l’industrie et l’agriculture », a rappelé Michel Barnier. L’UE a défini une position en juillet par rapport à laquelle elle ne dérogera pas. L’Union s’en remet à Pascal Lamy, directeur de l’Omc, de la nécessité d’organiser ou non une réunion des ministres à Genève et si oui, s'il est possible d’espérer un accord commercial avant la fin de l’année. Ce serait en quelque sorte une réunion de la dernière chance car il est exclu dans l’état actuel des choses d’en imaginer de nouvelles au début de l’année prochaine.

A 14 heures, le quatrième débat a porté sur les défis alimentaires et le lien entre le développement économique et l’agriculture et, sur l’intégration régionale des pays en développement. Deux sujets parmi d’autres qui s’inscrivent dans la continuité des débats qui se sont déroulés lors de la conférence « Qui va nourrir le Monde » du 3 juillet dernier.

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