Blocage de laiteries ou de camions de collecte, vidages de rayons de supermarchés, les producteurs de lait ont multiplié les actions mardi dans toute la France pour obtenir une meilleure rémunération pour leur production dont le prix d'achat par les industriels a baissé à l'automne.
Des centaines d'agriculteurs ont bloqué des dizaines de sites industriels de grands noms du lait - Danone, Lactalis, Sodiaal - ou de sociétés moins connues. Certains promettaient d'aller jusqu'à mercredi, la fin du mot d'ordre de deux jours lancé par la FNSEA et son organisation laitière, la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).
Les producteurs de lait veulent obtenir de nouvelles négociations avec les industriels après la baisse de plus de 10% enregistrée au mois d'octobre 2008
En Lorraine, la FDSEA a revendiqué le blocage de 13 unités de transformation, trois usines (Freiwald, Hutin et Senoble) échappant au blocus en annonçant qu'elles suspendaient la collecte de lait 48 heures en solidarité avec les éleveurs.
En Alsace, les producteurs se sont relayés pour bloquer le centre d'Alsace Lait à Hoerdt (Bas-Rhin) pour la journée de mardi L'usine de Lactalis à Vercel Villedieu le Camp (Doubs) a été bloquée dès lundi soir.
En Isère, au moins 150 agriculteurs ont empêché les entrées de fournitures - à l'exception du lait - et les sorties de produits transformés sur le site de Sodiaal (Candia, Yoplait) à Vienne et la fromagerie Curtet à Vinay. Blocage également du site de Lactalis à Andrézieux-Bouthéon (Loire).
En Auvergne, au moins 100 à 150 éleveurs ont arrêté les sorties de six usines du Puy-de-Dôme.
Dans le Sud-Ouest, des blocus ont été recensés à Saint-Antoine-de-Breuilh et Marsac-sur-l'Isle (Dordogne), Claix (Charente), Isle (Haute-Vienne), Jurançon (Pyrénées-Atlantiques).
"Le moral des troupes est bon. Il y a parmi nous des gens qui n'ont plus rien à perdre"
"Imaginez qu'on vous enlève 20% de votre paie et que, dans le même temps, vous voyez que votre patron fait les mêmes résultats... Quelle sera votre réaction?", a déclaré Guy Cazenave, élu FNPL dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le site Danone de Lacapelle Marival (Lot) a été bloqué, comme la laiterie Danone de Villecomtal dans le Gers, ou les site Lactalis de Valmont Rodez (Aveyron), Lactalis Montauban (Tarn-et-Garonne).
Dans le Grand Ouest, en pointe dans le mouvement depuis l'été, les blocages de laiteries ont été moins nombreux, les agriculteurs, fatigués ou confrontés à des procédures judiciaires des industriels, préférant souvent des blocages de camions ou des actions dans les grandes surfaces. Ainsi, dans le Morbihan, aucun camion de collecte ne devait circuler mardi matin, selon les syndicats. Et dans la Sarthe, la FDSEA a prévu de visiter une trentaine de grandes surfaces d'ici mercredi soir.
En Ille-et-Vilaine, trois laiteries ont été bloquées pour une "journée blanche", sans collecte de lait. Dans les Côtes d'Armor, les éleveurs, renforcés par d'autres secteurs agricoles, poursuivaient les blocages des plateformes d'approvisionnement Lidl à Guingamp et Système U à Plaintel près de Saint-Brieuc.
Dans la Manche, trois laiteries ont été bloquées et dans l'Orne, aucun transformateur n'a reçu de lait mardi et n'en recevra mercredi.
Syndicat minoritaire concurrent de la FNSEA, la Coordination rurale (CR), qui milite pour une grève du lait, a appelé mardi le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, à réunir "de toute urgence une table ronde sur les prix du lait" avec "l'ensemble des acteurs de la filière".
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