Plusieurs abattoirs de l'Ouest et de l'Est étaient bloqués lundi par des centaines d'éleveurs de viande bovine réclamant une revalorisation des cours et accusant les abatteurs de "dérives" quant au classement et à la pesée des carcasses, selon des sources syndicales et les gendarmes.
Dans le Maine-et-Loire, une soixantaine d'éleveurs bloquaient l'abattoir Soviba (Terrena) au Lion d'Angers et une autre soixantaine celui de Charal (Bigard) à Cholet depuis 04H00, "empêchant toute entrée et sortie de produits des unités de transformation", a indiqué à l'AfpP Mickaël Bazantay, président de la section bovine de la Fdsea.
Les cours s'effondrent
Dans la Sarthe, un nombre similaire d'éleveurs bloquaient l'abattoir Socopa (Bigard) à Cherré et celui de Charal à Sablé-sur-Sarthe, ainsi que deux sites de Vendée, Charal à La Châtaigneraie et Socopa à La Roche-sur-Yon, selon Guy Hermouet, président de la section bovine de la Frsea Pays de Loire. La Fdsea sarthoise a exprimé, dans un communiqué, "la nécessité d'une revalorisation des cours pour rétablir la rentabilité économique des exploitations".
"Jusqu'à 20% du prix d'un animal"
En Saône-et-Loire, une cinquantaine d'éleveurs, selon les gendarmes, bloquaient également toute entrée et sortie de l'abattoir Bigard à Cuiseaux, le plus gros du départment. Dans l'Allier, une vingtaine d'éleveurs du département, mais aussi du Cher et de la Nièvre, bloquaient depuis 09H00 un site de Socopa à Villefranche d'Allier, selon les gendarmes. "Les cours s'effondrent, nous n'arrivons plus à couvrir nos charges de production. Si on n'arrête pas cette spirale vers le bas, nous allons avoir les mêmes problèmes que nos collègues laitiers", a prévenu M. Bazantay. Frsea et JA dénoncent également "le comportement des abattoirs vis-à-vis de la pesée et du classement des carcasses de bovins", accusant certains de ne pas respecter la réglementation. Des "dérives" sont "régulièrement constatées par la répression des fraudes", pouvant représenter "jusqu'à 20% du prix d'un animal", selon eux.
Chez Soviba (750 millions d'euros de CA en 2007, 10% de la viande bovine abattue en France), on se défend en indiquant que les "machines à classer" ont remplacé sur leurs sites d'abattage l'oeil humain pour déterminer le prix d'achat des carcasses aux éleveurs. "Les machines sont de plus contrôlées et réglées sous le contrôle de l'interprofession, par une association paritaire", a assuré Christophe Couroussé, chargé de la communication de la société, indiquant être "un peu surpris par ces accusations". Une réunion de négociations est prévue à Paris mercredi avec le président du Syndicat national de l'industrie des viandes (Sniv) Jean-Paul Bigard pour tenter de résoudre la crise, selon M. Hermouet.
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