Contractualisation, rééquilibrage des aides en faveur de l’herbe et des protéines végétales sont les points forts du projet présenté jeudi 13 novembre par les JA. Utilisant le cadre fixé par l’Europe (article 46 et 68), les propositions ont pour objectif d’apporter, plus que des aides, une réelle dynamique pour relancer la filière production animale, plus généralement l’agriculture française, en se basant sur l’interdépendance entre les filières.
![]() "La contractualisation fonctionnera si toutes les filières s'y mettent" a déclaré William Villeneuve, président des JA (© LG, Terre-net Média) |
Le contrat gagnant –gagnant
La contractualisation représenterait un outil de gestion des marchés et des risques qui sécuriserait les exploitants en garantissant un prix moyen de vente. « Il est plus facile de gérer les marchés que les crises » a déclaré Samuel Maréchal, trésorier des Jeunes Agriculteurs. Ce principe donnerait donc plus de liberté aux agriculteurs en termes de prévision de revenus. D’autre part, les fonds restant seraient réorientés pour soutenir les productions d’herbe et de protéines végétales. Ce système devrait « assurer une variation de l’assolement, bénéfique pour l’environnement, et une récupération des pertes liées aux céréales » a expliqué Bruno Ledru.
« Qui nous garantit qu’on aura toujours de la protéine à bon marché » a déclaré Bruno Ledru
Les protéines végétales représentent une composante essentielle de l’alimentation des troupeaux. Ainsi, l’importation de soja entre autres, rend l’intégralité de la filière productions animales dépendante du marché US. Pour les JA, il est donc nécessaire de développer ces cultures en France afin d’une part de limiter la dépendance de la filière par rapport au Etats-Unis, voir jusqu’à l’autosuffisance, et d’autre part d’assurer une diversification des cultures bénéfiques pour l’environnement.
Ce projet permettrait aussi de redonner une compétitivité économique aux zones uniquement herbagères. En effet, « aujourd’hui le second pilier de la Pac soutient une herbe environnementale » a déclaré William Villeneuve. Les propositions présentées permettent ainsi de soutenir les éleveurs des zones montagneuses, où la culture céréalière n’est pas possible, du fait des fortes pentes. Les éleveurs en agriculture biologique bénéficieront également d’un tel projet.
En termes de coût, le projet a été élaboré sur la base du premier pilier, il devrait être équivalent à celui prévu par le ministère pour ces propositions. Les JA ont élaboré des propositions « où tout le monde se retrouve, au lieu du catalogue proposé par le gouvernement » a précisé William Villeneuve. En d’autres termes, le cadre est identique, mais le contenu est organisé différemment.
Rééquilibrer les aides : plus d’autonomie pour les éleveurs, des coûts de production diminués
Sommes toutes, ces propositions sont destinées à rendre les éleveurs français autonomes en termes d’alimentation du bétail, ce qui devrait engendrer une diminution des coûts de production, tout en assurant des apports suffisants en quantité et en qualité. De plus, la diversification des cultures agirait aussi au niveau environnemental, en permettant une diminution de l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires. Ainsi, le rééquilibrage des aides en faveur de l’herbe et des protéines végétales devrait apporter une réponse aux citoyens en matière de protection de l’environnement, améliorer l’image des agriculteurs par rapport aux aides et leur permettre « une juste revalorisation grâce à une vrai politique globale d’avenir » a insisté Bruno Ledru.
Pour en savoir plus : Les JA proposent « une Pac plus économique », cliquez ICI. |
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