« Des cultures annuelles qui ne s’étendent plus, des prairies qui résistent bien et une artificialisation des sols qui se poursuit ». C’est ainsi que le Ssp (Service de la statistique et de la prospective) résume l’évolution des paysages agricoles dans son dernier Agreste Primeur.
![]() Les échanges entre terres cultivées et prairies s'équilibrent (© Terre-net Média) |
Après une forte phase de croissance, les surfaces de cultures annuelles se sont stabilisées dans les années 2000, avec des variations dans l’espace. Entre 2000 et 2007, elles cèdent même du terrain dans la majeure partie du Sud de la France à cause de la pression foncière liée à l’augmentation de la population. « En sept années, les cultures annuelles perdent 13.000 hectares dans le Gers. Elles diminuent à peine moins vite en Lot-et-Garonne et en Haute-Garonne. Elles abandonnent 9.000 hectares dans la Drôme et les Bouches-du-Rhône » détaille Laurent Bisault, du Ssp.
Les contrastes sont plus marqués au nord de la Loire : « Quelques-unes des meilleures terres à blé disparaissent dans le Bassin parisien : du Loiret à l’Ile-de-France et plus à l’Ouest jusqu’à Rouen. Mais elles résistent bien dans des régions à faible expansion démographique comme la Picardie ou Champagne-Ardenne. Et elles continuent à progresser en Basse-Normandie comme en Bretagne » ajoute Laurent Bisault.
Des contrastes marqués
Les surfaces de prairies se sont stabilisées dans les années 2000 mais la situation n’est pas plus homogène que pour les terres cultivées. L’herbe recule dans trois des régions les plus concernées par la réduction du cheptel laitier : -20.000ha en Auvergne, -30.000ha en Bretagne et -40.000 en Basse-Normandie entre 2000 et 2007. « Mais les prairies se maintiennent dans les zones d’élevages à viande comme le Limousin. Les besoins du cheptel à viande constituent la 1ère explication » note Laurent Bisault. « De 2000 à 2007, les prairies sont préservées dans des départements rhône-alpins ou du Sud-Ouest, notamment parce que les friches se développent moins vite. Les prairies s’étendent aussi dans quelques départements méditerranéens, qui se caractérisent par leurs herbages peu productifs pour l’élevage ovin. »
Les échanges entre terres cultivées et prairies sont nombreux mais ils tendent à se ralentir. Au début des années 80, au moins 800.000ha étaient concernés par un échange entre cultures annuelles et prairies. Entre 2000 et 2004, les mouvements ne portaient plus que sur 600.000 à 700.000ha. Autrefois plutôt favorables aux terres cultivées, les échanges ont tendance à s’équilibrer. « Ils concernent prioritairement le Grand Ouest, où cohabitent encore cultures et élevages. Ils sont rares en Île-de-France, où l’agriculture se réduit presque aux céréales, aux oléoprotéagineux et à quelques productions maraîchères » indique le Ssp.
Les territoires artificialisés grignotent du terrain
Chaque année, les terres cultivées et les prairies cèdent chacune 20 à 30.000ha à l’artificialisation du territoire en raison de l’expansion démographique et des besoins en logements et infrastructures qui en découlent. Le Ssp constate que les nouvelles normes de confort absorbent de plus en plus d’espace : agrandissement de l’habitat individuel, développement de la voierie et des structures commerciales.
Mais les espaces agricoles subissent aussi une concurrence sur le marché du foncier avec les achats sans vocations agricoles. « Ces acquisitions ne sont pas toutes destinées au bâti. Une partie des terres sont laissées en l’état pour l’amélioration du cadre de vie. La concurrence est particulièrement intense dans le Sud-Est où les exploitants n’interviennent plus que minoritairement dans les transactions » précise Laurent Bisault.
(© Agreste) |
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