« La France produira plus de lait qu’en 2008 » a affirmé Vincent Chatellier de l’Inra de Nantes lors du séminaire « Maïs Fourrage », organisé par Arvalis-Institut du Végétal, le 6 novembre. La filière laitière aurait devant elle un avenir prometteur, dépendant pourtant des choix politiques de nos dirigeants.
![]() "La france produira plus de lait qu'en 2008" a déclaré Vincent Chatellier chercheur en économie à l'Inra de Nantes (© Terre-net Média) |
Malgré un contexte de tension entre agriculteurs et Gms, Vincent Chatellier de l’Inra de Nantes s’est montré plutôt optimiste lors de son analyse économique de la filière laitière française. En effet, la France n’a pas réalisé son quota laitier pour les deux campagnes précédentes, avec un déficit de 300.000 tonnes de lait pour la campagne 2007-2008, « il est donc possible d’augmenter la production dans les années à venir» selon lui. La balance commerciale de la France est en effet excédentaire (2,7 milliards d’€ en 2007) pour l’ensemble des produits de la filière lait et ne cessent d’augmenter ces dernières années. Ajouté à ce contexte la flambée des prix au niveau mondial aurait dû favoriser la production. Selon V. Chatellier, « le déficit de production en France s’explique par un décalage entre le prix du marché et le prix réellement facturé aux producteurs ». En effet, avec un prix fixé à 390€ la tonne, compte tenu de la capacité de production en France, les volumes rentrés auraient dû être bien plus importants. A l’avenir, le prix devrait baisser jusqu’à 300€ la tonne environ, malgré cette baisse la rentabilité de la filière ne devrait pas être en péril.
Des atouts pour les producteurs laitiers français, malgré des coûts fixes élevés
Les résultats de la filière française sont plutôt bons en général. En revanche, le bas blesse au niveau des coûts de mécanisation, trop élevés. En effet, « les producteurs français n’ont pas su diluer les coûts fixes dans les coûts de production », a expliqué V. Chatellier. Cependant, en termes de perspectives d’avenir les éleveurs français possèdent des avantages concurrentiels non négligeables par rapport aux autres éleveurs européens. Outre les atouts naturels du territoire, le coût du foncier en France (4.000€/ha), malgré une tendance à la hausse, est l’un des plus faible (20.000€/ha en Allemagne et au Danemark). De plus, les éleveurs devraient commencer à profiter des investissements croissants réalisés ces dernières années, ce qui devrait libérer la production. Les rendements fourragers obtenus sont bons, ce qui assure une alimentation du bétail à faibles coûts.
Quel avenir avec la nouvelle Pac? Des décisions à prendre pour l'après quotas
« Les aides directes perçues par les éleveurs ont de grandes chances de diminuer avec la restructuration de la Pac. En parallèle, le découplage des soutiens devrait être renforcé, avec une modulation plus importante des aides », a déclaré V. Chatellier. Associée aux modifications de répartition des aides, cette restructuration devrait entraîner la disparition des quotas. « D’ici 2013, afin de ne pas se retrouver face à de grandes difficultés, les pouvoirs publics devront prendre des mesures pour réaménager la filière » a expliqué V. Chatellier. L’évolution a de forte chance de tendre vers une intensification des productions. Seulement, l’augmentation du prix du foncier et les prix élevés à la tonne des céréales poseront la question de la rentabilité de la production laitière par rapport à la production céréalière.
Retrouvez les palmarès des concours bovins du Space 2025
Dans le Cotentin, « nous vivons avec 30 vaches et 30 hectares chacun »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Madison sacrée grande championne Holstein sur le ring du Space 2025
Logiciel, lactosérum, pailleuse… 4 inventions d’éleveurs primées au Space
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Le Grand Ouest met la main à la poche pour la recapitalisation bovine