Manifestations de producteurs devant des sites industriels

Les producteurs de lait se sont mobilisés lundi devant plusieurs sites de transformation du lait répartis sur le territoire pour dénoncer les baisses du prix du lait proposées la semaine dernière par les industriels.

Ces actions pourraient se poursuivre "au moins toute la semaine", a déclaré à l'Afp Gilles Psalmon, directeur adjoint de la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl), à l'origine de cette mobilisation, avec les Jeunes Agriculteurs (JA), syndicat qui lui est proche.


Négociations mardi : la Fnpl refuse de participer.
(© Terre-net Média)
La Fnpl, émanation de la Fnsea, premier syndicat agricole français, a reçu un soutien appuyé de son président Jean-Michel Lemétayer. Ce dernier a affirmé lundi, dans une interview aux Echos, que les baisses du tarif du lait n'étaient "pas supportables". Cette mobilisation intervient alors qu'une réunion de négociations est prévue mardi au sein de l'interprofession (Centre national interprofessionnel de l'économie laitière, Cniel) mais à laquelle la Fnpl, seul représentant des producteurs, refuse de participer. "Il n'est pas question d'y aller tant que les industriels n'auront pas revu leurs prétentions", a déclaré M. Psalmon.

Après un premier blocage d'un site du groupe fromager Entremont en fin de semaine dernière en Haute-Saône, les producteurs ont poursuivi leurs actions ce lundi en région Rhône-Alpes. Au moins quatre sites industriels laitiers importants, comme la laiterie Lactalis, à Andrézieux-Bouthéon (Loire), la Fromagerie Guilloteau, à Pélussin (Loire) ou encore la société Danone à Saint-Just-Chaleyssin (Isère) ont été visés.

En Aquitaine et en Midi-Pyrénées, les producteurs ont voulu adresser symboliquement "un carton jaune" aux industriels, en dressant des murs de bidons jaunes. Le rassemblement le plus important a eu lieu devant le siège de Lactalis à Onet-le-Château (Aveyron). "Nous sommes là pour crier notre désarroi", a affirmé Serge Bergeon de la Fdsea de Gironde. En Bretagne aussi, les producteurs se sont mobilisés. Dans la Sarthe et en Mayenne, plusieurs dizaines d'entre eux ont bloqué des camions des groupes laitiers Bel et Lactalis. Pour l'heure, Fnsea et JA sont les seuls organisations syndicales à avoir entamé des actions sur le terrain.

Les deux autres syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, de moindre importance, n'ont pas encore engagé leurs troupes. La Coordination menace toutefois de le faire "assez rapidement", tout en souhaitant aussi mener le débat au niveau européen. Producteurs et industriels tentent depuis plusieurs semaines de se mettre d'accord sur un prix du lait pour le 4e trimestre 2008 et pour le début de l'année prochaine.

La semaine dernière lors de précédentes discussions, les industriels ont proposé une baisse de 40 à 70 euros pour 1.000 litres au quatrième trimestre (2008), soit une réduction de 12% à 20%. Une nouvelle baisse de 100 à 120 euros était prévue au premier trimestre 2009, soit une réduction de 28% à 33% des prix. Des propositions inacceptables pour les producteurs alors que leurs charges ont augmenté de 20%. Jusqu'en juillet, les prix du lait était déterminés trimestriellement au sein du Cniel, une pratique qui a dû cesser après une injonction de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (Dgccrf) pour distorsion de concurrence. En août un important conflit a émergé entre les producteurs bretons et Entremont, le groupe fromager ayant tenté de faire baisser les tarifs avant que les deux parties trouvent un accord.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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