L'extension du découplage modifie la répartition des aides du premier pilier

A l’hectare, elles sont dorénavant les plus élevées dans les départements laitiers du nord de la Bretagne et dans les plaines betteravières.

Les huit milliards d’euros d’aides du premier pilier distribués en 2006 étaient à 71% des aides découplées. Une étude d’Agreste (ministère de l'agriculture) montre entre autre que la revalorisation de l’aide directe laitière (Adl), qui bénéficie davantage aux éleveurs de l’Ouest et, l’attribution d’aides aux planteurs de betteraves dans le cadre de la réforme Ocm-sucre modifient la répartition géographique des montants des aides du premier pilier versées sur le territoire national. Ce sont dorénavant les départements laitiers du nord de la Bretagne et dans les plaines betteravières (Picardie, Champagne, Pas de Calais et en Seine et Marne essentiellement) qui détiennent la palme avec des aides à l'hectare les plus importantes.

Le grand bassin parisien est ainsi scindé en deux zones. La zone sud majoritairement céréalière, le sud de la région Midi Pyrénées et l’Alsace n’ont plus le privilège de faire partie des régions les mieux dotées d'aides du premier pilier. Or c’était le cas à l'époque des aides directes allouées par hectare de Cop. Mais l'Adl et les aides aux planteurs de betteraves n'existaient pas.

Betteraves - Photo parue sur Terre-net.fr et Web-agri.fr, journaux édités par Terre-net Média
La revalorisation de l’aide directe laitière (Adl), qui bénéficie davantage aux éleveurs de l’Ouest et, l’attribution d’aides aux planteurs de betteraves dans le cadre de la réforme Ocm-sucre modifient la répartition géographique des montants des aides du premier pilier versées sur le territoire national.
(© Photo BN - Terre-net Média)

Au final, si l’Adl a revalorisé les aides du premier pilier des départements du grand ouest, elle rend les revenus à l'hectare des éleveurs des départements laitiers très dépendants des soutiens publics découplés. Il en est de même des planteurs de betteraves. Ces deux catégories d'exploitants sont aussi davantage soumis à la modulation.

+ 310 millions en 2006

Cependant, ce prélèvement de 4% n’a pas empêché d’accroître le volume d’aides du premier pilier (couplées et découplées) distribuées en 2006 (+310 millions par rapport à 2005) aux 394.000 exploittants bénéficiaires.

A l'échelle de l'exploitation, l’étude d’Agreste montre que les montants des aides du premier pilier sont, comme l’étaient les aides directes, inégalement réparties sur le territoire national. Mais leur répartition ne reflète pas totalement celle des montants des aides perçues à l'hectare. Les 5.000 exploitations qui reçoivent plus de 100 000 euros sont toutes situées dans le grand bassin parisien. Dotées de structures de plus petite taille, on ne décompte quasiment aucune exploitation recevant plus de 100.000 euros dans le grand ouest (où les aides à l’hectare sont parmi les plus élevées) et dans les régions de montagne.

Autre approche de cette disparité : si les 394.000 exploitations bénéficiaires des aides du premier pilier ont touché en 2006 en moyenne 20.300 euros, plus de 100 000 en perçoivent moins de 5.000 euros et même 50.000 moins de 1.000 euros. En Revanche, 20% des bénéficiaires touchent 56% des 8 milliards d’euros. On est cependant loin du ratio 20/80 auquel certains pourfendeurs de la Pac se référent systématiquement pour la combattre !

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