Trois anciens ministres viennent soutenir la Fnsea, accusée de détournements

Tout en reconnaissant des failles dans le système, trois anciens ministres de droite et de gauche ont soutenu vendredi que la Fnsea n'avait nullement détourné des fonds, comme l'accuse la justice. Elle n'avait fait que participer à un système de solidarité qu'ils approuvaient.

Tour à tour, l'ancien ministre du Budget Alain Lamassoure et les anciens ministres de l'Agriculture Henri Nallet et Michel Rocard ont témoigné auprès du tribunal correctionnel de Paris de leur soutien inconditionnel au premier syndical agricole français.

"J'ai bien compris que nous n'étions pas dans un univers réglementaire parfait", a raconté le socialiste Michel Rocard, mais "j'ai trouvé (cette solution) élégante". "Je nageais dans une admiration mais plus pour des raisons éthiques que réglementaires, je le reconnais", a-t-il renchéri.

L'ancien président (1992-2001) de la Fnsea Luc Guyau, ainsi que sept autres prévenus, pour la plupart anciens responsables de la Fédération agricole, sont soupçonnés par la justice d'avoir détourné 16 millions d'euros au profit de la Fnsea dans les années 1990.

Rappel des faits

L'affaire avait éclaté en 1999, après la publication d'un rapport de la Cour des comptes dénonçant des "dysfonctionnements" entre 1992 et 1997 dans la gestion du produit de la "Fasc", une taxe parafiscale prélevée chez les céréaliers et qui, par solidarité, devait être reversée aux éleveurs. L'accusation reproche à Unigrains et l'Institut technique des céréales et fourrages (Itcf), une société privée et une association chargées de percevoir le produit de cette taxe, d'avoir reversé une partie de cet argent à des organisations d'éleveurs comme la Confédération nationale de l'élevage (Cne) afin que celles-ci paient leurs cotisations à la Fnsea.

Tandis que plusieurs anciens dirigeants d'Unigrains sont poursuivis pour abus de biens sociaux, Luc Guyau et les autres le sont pour complicité et recel. "Aider la Cne à payer sa cotisation à la Fnsea était un moyen pour la partie la plus pauvre et la moins aidée par la politique agricole commune (les éleveurs, ndlr) d'avoir du poids dans les instances arbitrales", a argué le socialiste Henri Nallet, reconnaissant qu'un tel arrangement favorisait "la paix sociale".

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