« Encore une fois un budget en trompe l’œil »

La présentation du projet de budget de l'agriculture pour 2009-2011 est un exercice de style. "Cela fait des années que la CR affirme que l’avenir de l’agriculture ne se joue plus à Paris", déplore François Lucas.


François Lucas estime que "l'avenir de
l'agriculture ne se joue plus à Paris"(© D.R.)
Terre-net Média : L'installation est elle selon vous une priorité du projet de budget 2009-2011?
François Lucas (FL) : Le document présenté manifeste un effort théorique. Dans les faits, le nouveau parcours à l’installation (Ppp) accentue la complexité des démarches que les porteurs de projet devront accomplir pour concrétiser leur installation. Elles vont entretenir, par le nombre de partenaires en jeu, les lourdeurs administratives.

Tnm : Que pensez-vous de la volonté du gouvernement de financer 100 000 diagnostics de performance énergétique?
FL : C’est mon syndicat qui est à l’origine de la sensibilisation de la dépendance énergétique des exploitations agricoles et qui a soulevé ce problème lors du « Grenelle de l’environnement ». Car la question essentielle est de savoir comment l’agriculture va-t-elle nourrir la population? Comment va-t-elle pouvoir fonctionner sans pétrole après 2025? Les diagnostics sont une mauvaise réponse à un vrai problème de dépendance énergétique.

Tnm : Les mesures envisagées en faveur de l'agriculture biologique pour 2009 répondent-elles aux enjeux du « Grenelle de l’environnement »?
FL ; Le déplafonnement des aides, nous l’avions demandé. L’agriculture biologique n’a pas être réservée qu’aux petites exploitations compte des ambitions affichées par les pouvoirs publics en faveur de ce secteur. Le crédit d’impôt, nous ne pouvons qu’y être favorables. Mais l’agriculture bio reste le parent pauvre du secteur agricole, au regard de l’agriculture conventionnelle.

Et en cette période de baisse de pouvoir d’achat, la filière bio ne se porte pas bien car les consommateurs boudent les produits biologiques.


Tnm : Les crédits alloués à la formation agricole sont ils à la hauteur des ambitions du gouvernement ?
FL : Dans ce domaine aussi, nous avons un budget en trompe l’œil. Car derrières les augmentations prévues, se cache une autre réalité, celle d’une rationalisation budgétaire d’envergure. La suppression du Bepa va conduire des adolescents à entrer en section bac pro alors qu’ils n’ont pas les capacités de suivre les cours dispensés. Résultat, l’ambition de réduire l’échec scolaire va se traduire par une baisse générale du niveau du bac pro. Or l’agriculture a besoin d’une main d’oeuvre qualifiée.

Dans le système actuel, le Bepa est un échelon intermédiaire qui permet aux élèves en difficultés d'avoir  une formation qualifiante. Et pour les meilleurs, le passage par le Bepa est un bon tremplin avant de s'orienter vers des études plus longues.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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