Après une campagne 2007-2008 mémorable, caractérisée par une pénurie mondiale de lait et des prix vertigineux, 2008/2009 s’annonce plutôt excédentaire avec des prix qui reculent.
![]() Les producteurs de lait français doivent s’attendre à des rallonges autour de 2 %. (© Web-agri) |
La collecte de lait augmente en Australie et en Nouvelle Zélande. L’offre est aux Etats-Unis supérieure de 3,5 % à celle de la campagne précédente.
La situation est des plus contrastées en Europe entre des pays où la production de lait croît et ceux où elle se replie. Mais quoi qu’il en soit, la réapparition de stocks de beurre et de poudre de lait en Europe montre que l’Union peine à consommer ce qu’elle produit (- 7 % en Allemagne) et à vendre à l’extérieur ses excédents. Les marchés mondiaux sont en effet à nouveau réapprovisionnés.
Un signe qui ne trompe pas non plus sur l’état du marché : le niveau des cours du lait. Ils sont équivalents en Europe à ceux payés avant 2007. Ces derniers mois, les baisses supportées par les producteurs européens ont été d’autant plus fortes que les hausses avaient été importantes (en Allemagne en l’occurrence) l’année passée. Les éleveurs français sont relativement épargnés par le phénomène car les prix avaient moins progressé en 2007. Mais ils voient leurs charges d’aliments augmenter de 25 % à 30 % depuis un an.
Potentiel de production supérieur à 20 %
Question quota, les producteurs de lait français doivent s’attendre à des rallonges autour de 2 %, soit un niveau bien inférieur aux capacités de production des éleveurs du Grand Ouest (1). Selon une enquête réalisée par l’Institut de l’élevage et la Chambre départementale de la Mayenne sur un échantillon d’une cinquantaine d’éleveurs (présentée le 12 septembre au Space à Rennes), ces derniers disposent en effet d’un potentiel de production supérieur de 20 % à la quantité de lait livrée sans avoir recours à un quelconque investissement.
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« Du reste, la croissance du cheptel bovin lait (+ 50.000 têtes) observée à l’échelle nationale depuis un an est en fait supportée par les quatre régions du Grand Ouest (1) », explique Gérard You. Ils sont prêts à répondre à tout moment à une demande spontanée de lait comme cela s’est produit l’an dernier à pareille époque.
Résultat, le retournement de la conjoncture fait prendre conscience aux éleveurs français et européens de la nécessité de maintenir des outils de gestion des quotas pour limiter l’offre. « On ne peut pas produire plus que le marché ne peut absorber ! ». Et on a vu que ce n’est pas sur le front des exportations que le potentiel des producteurs pourra être valorisé.
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