A l’issue de la conférence de Limoges sur l’avenir de la filière ovine, Michel Barnier s’est engagé à rendre la Pac révisée plus équitable pour l’élevage ovin.
Les ministres ont souhaité que nous posions la question à la Commission européenne de savoir si dans le cadre des crédits non utilisés de la Politique agricole commune (Pac), nous ne pourrions pas tout de suite et l'an prochain dégager un plan de soutien", a indiqué M. Barnier à la presse à l'issue de la conférence sur "les enjeux et avenir de la filière ovine européenne" qui s’est tenue à Limoges le 5 septembre 2008. Cette conférence a réuni les ministres de l'Agriculture roumain, Dacian Ciolos, et irlandais, Brendan Smith ainsi que les secrétaires d'Etat espagnol et anglais.
M. Barnier s'est par ailleurs engagé, dans le cadre de l'adaptation de la Pac, qui sera discutée lors du conseil des ministres européen de novembre, "de la rendre plus équitable" pour l'élevage ovin. A l'image de tous les participants à ce colloque, Michel Barnier a estimé que la filière ovine, est "en grand danger".
Pour faire entendre leur colère et leurs inquiétudes, environ 300 éleveurs d'ovins ont manifesté en marge de la conférence, bloquant notamment l'A20 au niveau de Limoges. "Je vous demande d'être attentifs aux clameurs de nos collègues", a lancé devant les participants au colloque Régis Hochart, porte-parole national de la Confédération paysanne.
Quelques minutes après ces paroles, une vingtaine de manifestants ont réussi, en dépit de l'important dispositif policier déployé, à s'approcher du lieu de la conférence avec une banderole proclamant "ne nous laissons pas tondre".
Michel Barnier a alors accepté de s'entretenir avec eux. "Je n'ai pas besoin que vous me convainquiez de l'urgence de la situation", leur a-t-il lancé, reconnaissant que "ce qui a été fait pour l'élevage ovin en Europe n'est pas équitable". "Je veux rétablir de l'équilibre", leur a expliqué le ministre, soulignant que l'Europe "travaille à une réponse urgente à partir de 2009".
Seulement 10 % des besoins couverts
Le ministre a par ailleurs rappelé aux manifestants que la France avait débloqué, en 2007, 15 millions d'euros en faveur de ce secteur et qu'elle leur accordera un soutien de 17 millions d'euros en 2008. Ces réponses n'ont pourtant pas satisfait les éleveurs qui estiment "insuffisantes" ces sommes. "Cela ne représente même pas 10% de ce qu'il faudrait pour que les éleveurs tiennent jusqu'en 2010", a expliqué un représentant de la Confédération paysanne au ministre.
Les éleveurs ont également indiqué au ministre que "la seule mesure efficace serait une protection aux frontières et une taxation des importations". "La moitié des moutonniers auront disparu quand les aides d'urgence dont nous parlons aujourd'hui seront enfin mises en place", a estimé Régis Hochart, porte-parole national de la confédération paysanne.
Le syndicat réclame une enveloppe d'"urgence" de 150 millions d'euros, soit environ 35 euros par bête, afin que les éleveurs puisse tenir jusqu'en 2010.
Ce secteur représente en France 8,5 millions de têtes, après le Royaume Uni, l'Espagne et la Grèce. Les revenus des moutonniers français ont accusé une baisse de 27% en 2007 par rapport à 2006, s'élevant en moyenne à 9.200 euros par an.
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