La politique agricole commune ne détient pas toutes les clés de l’évolution de l’agriculture française. Lors de la conférence « Pac, les enjeux du bilan de santé pour l’après 2013 » qui s’est tenue à Outarville jeudi 4 septembre, Hervé Guyomard de l’Inra s’est attaché à relativiser l’impact de la Pac sur l’évolution de l’agriculture française.
La croissance économique mondiale, la nature des futurs accords commerciaux, les problèmes environnementaux auront au moins autant d’influence sur l’évolution de l’agriculture française que les décisions politiques qui seront prises à Bruxelles dans le cadre de la révision de la Pac en cours et de sa nouvelle réforme en 2013.
Les coûts de transport et la réduction des gaz à effet de serre pourraient à eux seuls conditionner une nouvelle répartition géographique de certaines productions si ces critères deviennent prédominants. Hervé Gyomard cite par exemple le cas des moutons néozélandais. Le transport en masse de carcasses dans des cargos frigorifiques est beaucoup moins polluant (dégagement de CO2) que les exportations intra-européennes par poids lourds. Vu sous cet angle, l’intérêt économique de maintenir une production de viande ovine en Europe pourrait alors être remis en question.
Relever le défi alimentaire
Autre facteur à prendre en compte, l’importance qui sera donnée aux biocarburants par rapport aux productions alimentaires en sachant qu’ils sont déjà au cœur de nombreuses controverses.
En fait, l’agriculture française s’inscrira dans la logique mondiale de nourrir le monde avec des exploitations de plus grande taille, plus productives et moins exigeantes en main d’oeuvre, même dans les pays en développement ! Cela suppose que l’économie mondiale devra alors intégrer une part croissante de la population dans l’industrie et les services. De nombreux investissements en agriculture seront aussi à prévoir (irrigation, motorisation par exemple) afin d’accroître les capacités de production.
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