Le groupe fromager Entremont Alliance, avec lequel des producteurs laitiers bretons sont en conflit sur le prix du lait collecté en juillet, a proposé mardi aux éleveurs de fixer désormais le prix et les volumes de lait de façon contractuelle.
"Dans cette filière où chacun dépend de l'autre pour exercer son métier, le groupe Entremont Alliance souhaite maintenir ce lien fort avec les producteurs pour avancer rapidement vers une contractualisation", indique le président du groupe, Christian Mazuray, dans un communiqué. Ces contrats prévoiraient "sur le moyen terme le prix et les volumes de lait collecté, selon des critères d'évolution acceptés à la fois par les producteurs et par le groupe", a précisé à l'AFP Alain Troalen, directeur des relations extérieures d'Entremont.
Les producteurs bretons fournissent environ 70% du lait traité par Entremont. Le reste est fourni par des coopératives laitières de l'est de la France, sur la base de prix fixés contractuellement avec Entremont. Les producteurs laitiers bretons multiplient depuis la semaine dernière les actions contre des sites d'Entremont, qu'ils accusent de s'être précipité "unilatéralement" dans la brèche d'une récente dérégulation du secteur laitier. Cette dérégulation imposée par le gouvernement laisse depuis juillet toute liberté aux industriels pour fixer les prix, jusqu'alors déterminés par des recommandations trimestrielles de l'interprofession (éleveurs, coopératives et industriels).
Entremont, premier producteur d'emmental en Europe (1,64 md de c.a. en 2007), n'a accordé en juillet qu'une hausse de 30 euros pour 1.000 litres de lait (portant le prix à 311 euros) alors que les producteurs en attendaient 49 en se basant sur l'ancien système de fixation des prix. "Nous n'accepterons pas cette contractualisation.
Avant d'en discuter, il faut d'abord qu'Entremont acquitte ce qu'il doit aux producteurs pour juillet", a indiqué à l'AFP Frank Guehennec, vice-président de la section lait de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Ouest. Selon lui, procéder par contractualisation serait "le meilleur moyen pour que les producteurs n'aient plus leur mot à dire". "C'est aux producteurs de gérer la production et les volumes pour maintenir un prix du lait correct", a-t-il ajouté.
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