Mécontents du prix obtenu pour leur lait au mois de juillet, des producteurs de l'ouest estiment faire les frais d'une récente dérégulation du secteur qui laisse selon eux toute liberté aux industriels pour fixer les prix.
Depuis juillet, le prix du lait n'est en effet plus fixé par l'interprofession suite à une demande de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf). Au motif d'une distorsion de concurrence, celle-ci a enjoint le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel) de mettre fin au système complexe mis en place en 1997 par les producteurs et les industriels pour fixer les prix sur une base trimestrielle. La Dgccrf n'a pas souhaité mercredi donner à l'Afp des détails sur le contenu de cette injonction, affirmant qu'il s'agissait d'un courrier "privé".
La Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Ouest (Frseao) et la Fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl) ont accusé mardi le groupe fromager Entremont Alliance d'être le premier à profiter de ce nouveau système en leur imposant unilatéralement une hausse inférieure à ce qu'ils demandaient. "Les autres entreprises ont pratiqué en juillet une hausse de 49 euros" par rapport à juillet 2007 alors qu'Entremont a fixé la hausse à 30 euros seulement, explique Dominique Langouët, responsable des Jeunes Agriculteurs (JA) ouest pour le lait. Pour lui, au prix de 310 euros les 1.000 litres imposé par Entremont, c'est à dire au même tarif qu'au mois de juin, le lait est "sous payé".
Pour un agriculteur qui produit 25.000 litres de lait, le manque à gagner par rapport à ce qu'attendaient les producteurs sur la base de l'ancien mode de calcul est de 500 euros par mois, selon la Frseao. Surtout, les producteurs craignent que les autres acheteurs s'alignent sur Entremont, numéro un mondial du fromage à pâtes pressées cuites. "Nous craignons vraiment que les entreprises baissent leurs prix", explique Marcel Denieul, président de la section lait de la Frseao.
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