Reportage au pays du premier marché européen de gros bétail vif : le marché couvert de Ciney, en Belgique.
7 heures ! Une ruée de blouses noires envahit l’allée , au centre des 3.212 bovins. ... 10 heures, tout est fini !
En arrivant dans cette région de Wallonie, l’observateur averti perçoit immédiatement une différence dans les prairies. Les animaux rencontrés sont deux fois plus imposants que ceux qui se trouvent dans nos campagnes françaises. Ce sont des « Blanc Bleu belge », une race réputée pour son développement musculaire. Ces animaux doux paissent tranquillement la campagne verdoyante de la région de Ciney.
Premier marché européen de gros bétail vif, le marché couvert de Ciney couvre plus de 5.000 m2. Les 2.300 mètres de barres permettent de commercialiser plus de 36 % des animaux vendus sur les marchés belges.
Entre les holsteins, les pies rouges et les blanc bleu
Les 3.212 bovins présents (85 % de maigre), ce vendredi 20 juin, proviennent de toute cette grande région d’élevage. Le négoce privé occupe une très large part des opérateurs en l’absence de groupe coopératif sur la Belgique, mais de nombreux éleveurs ont également fait le déplacement, pour voir vendre leurs animaux ou pour estimer ceux qu’ils auront à vendre.
Pour respecter le bien être animal, les animaux arrivent la veille sur le marché et sont mis au repos dans les parcs extérieurs affouragés et abreuvés. Ils ne pourront pénétrer sur le foirail qu’à partir de minuit et devront être sortis de la halle avant 14 heures.
Les allées se remplissent et Joseph Jouan directeur du marché veille avec ses employés à ce qu’aucune transaction n’ait lieu avant la sirène, marquant le début des échanges.
![]() Entre les Holsteins et les Pies rouges, les Blancs bleus se partagent entre la catégorie peu viandée et celle très viandeuse, dont certains animaux ayant le gène culard. (© Acti Ouest pour Web-agri) |
7 heures ! ouverture des transactions sous la halle principale. Une ruée de blouses noires envahit l’allée centrale. Les échanges peuvent débuter ! Accompagné de Paul Mosbeux (président des négociants de Wallonie), je peux approcher au plus près des transactions, apprécier la qualité des animaux. L’éventail est assez large entre les holsteins, les pies rouges et les blanc bleu, mais cette dernière race se divisée deux catégories. D’une part une gamme tirant plus sur la laitière (grande carcasse peu viandée) et d’autre part, celle beaucoup plus viandeuse (carrasse trapue et très musculeuse). Cette dernière catégorie attire l’œil très facilement par leur conformation surtout lorsque ces animaux ont développé le gène culard (hyper-musculation).
Toutes les transactions se font encore en franc belge
Ciney est un marché de maigre, où les bêtes sont commercialisées à la pièce pour être engraissées le plus souvent dans la Flandre (l’autre grande région de Belgique), ou exportées sur la France.
L’euro ! on ne connaît pas sur le marché. Toutes les transactions se font encore en franc belge. Pas simple pour transcrire les prix en euro voire en franc français... Mais la simplicité dans les échanges et l’accueil des négociants permettent une rapide adaptation. On peut donc s’attacher aux animaux eux-mêmes, celle-ci manque de profondeur ou de développement, celle-là est certes très développée, mais sera trop faible en poids final, bref un discourt de professionnel à professionnel.
10 heures, tout est fini, c’est l’heure de la collation. De nombreux éleveurs et commerçants se retrouvent dans les différents cafés du marché pour échanger, analyser et discuter sur le marché du jour.
En 3 heures, les 3.200 animaux ont changé de mains, et il en sera de même la semaine prochaine.
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
FCO : le Grand Ouest en première ligne
Le biogaz liquéfié, une solution pour les unités de cogénération dans l’impasse
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?
Matériel, charges, prix... Dix agriculteurs parlent machinisme sans tabou