Les Jeunes Agriculteurs (JA) profiteront de leur congrès, à partir de mardi, pour exprimer leur "détresse" face à l'envolée des prix du gazole, qui provoque des manifestations dans toute la France depuis plusieurs semaines.
Après les pêcheurs et les routiers, les agriculteurs, qui s'inquiètent également de la hausse des prix des aliments pour le bétail, se mobilisent quotidiennement. Une table ronde avec la profession est prévue lundi au ministère de l'Agriculture.
Le 42ème congrès national des JA s'ouvrira le lendemain pour trois jours à Saint-Quentin (Aisne). "Nous souhaitons que Michel Barnier (le ministre de l'Agriculture, ndlr) entende le message de détresse sur l'augmentation de charges pour les éleveurs en ce qui concerne l'alimentation du bétail, sur le fioul mais aussi sur tous ses dérivés comme les bâches plastiques", a expliqué à l'Afp Philippe Meurs, le président sortant des JA. "Quand on a quelques années de carrière derrière soi, on a pu, peut-être, mettre un peu d'argent de côté. Quand on est jeune, on est tout de suite en difficulté économique en raison des charges et on a des problèmes pour maintenir son installation", a-t-il ajouté.
Cautionner les projets reconnus viables
M. Barnier doit intervenir jeudi en clôture du congrès, de même que Jean-Michel Lemétayer, le président de la Fnsea, premier syndicat agricole français et sorte de grand frère des JA, où la limite d'âge est fixée à 35 ans.
Durant leurs trois jours de congrès, les 650 délégués représentant environ 50.000 adhérents plaideront aussi pour "le renforcement du soutien financier aux jeunes qui s'installent", via notamment "la création d'un organisme adéquat abondé par des fonds professionnels et privés pour cautionner les projets reconnus viables". Ils débattront de "la gestion des risques au sein des filières agricoles", notamment de l'éventualité de la création d'un fonds de solidarité géré à parité par la profession et l'Etat, et destiné à faire face à des accidents sanitaires tels que la fièvre catarrhale ovine (Fco) ou la chrysomèle du maïs.
Préservation des terres dédiées à la production
Les JA veulent également demander aux pouvoirs publics une politique d'aménagement du territoire qui préserve les terres agricoles menacées par l'urbanisation. "Tout en reconnaissant les autres usages de l'espace, nous pensons qu'il faut figer les zones agricoles existantes et reconstruire en priorité la ville sur la ville", affirme le syndicat dans le rapport d'orientation du congrès. "Chaque pays agricole devrait avoir une politique forte de préservation de ses terres dédiées à la production", assure-t-il, en estimant que "ce n'est pas le cas en France, où aucune mesure incitative ne résiste au développement incontrôlé de nouvelles zones pour l'urbanisation ou l'activité économique". Selon les JA, "plus de 70.000 hectares de terres agricoles sont perdues par an en France". "Pour une région comme Provence-Alpes-Côtes d'Azur, à ce rythme-là, il n'y aura plus de terres agricoles dans 80 ans."
Au terme de deux ans de mandat, Philippe Meurs doit passer la main lors du congrès et être remplacé par William Villeneuve, secrétaire général des JA depuis 2006 et seul candidat en lice.
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