Les pays européens en désaccord sur la hausse des quotas laitiers

Les pays européens se sont dit optimistes mardi sur les chances de trouver un accord d'ici la fin de l'année pour réformer leur Politique agricole commune (Pac), même s'ils restent encore très divisés sur la hausse envisagée des quotas laitiers.

« Je dois dire que je suis plutôt encouragée », a déclaré à la presse la commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, à l'issue d'une réunion de deux jours avec les ministres de l'Agriculture et de la pêche de l'UE en Slovénie. « Je repars avec une certaine confiance quant à notre capacité à trouver une solution d'ici la fin de l'année » durant la présidence française de l'UE débutant en juillet, a-t-elle ajouté.

La réunion a été l'occasion d'un premier tour de table sur les récentes propositions de Bruxelles pour adapter le financement de l'agriculture européenne, baptisées "bilan de santé" de la Pac. La Commission prévoit d'une part de supprimer diverses restrictions à la production, comme les quotas laitiers créés en 1984 ou la mise en jachère des terres, pour tenir compte de la hausse de la demande mondiale. Elle veut aussi réduire diverses subventions.

Des positions inverses

C'est sur le lait que les discussions risquent d'être les plus difficiles durant la présidence française. Plusieurs pays demandent une augmentation plus rapide des quotas laitiers que celle proposée par la Commission (2 à 3 % par an au lieu de 1 %), avant leur suppression définitive programmée en 2015. C'est le cas des Pays-Bas et surtout de l'Italie, qui de manière chronique produit depuis des années beaucoup plus que ce qu'elle est en droit de faire et doit pour cela payer d'importantes pénalités financières.

L'Allemagne et la France ont des positions inverses. « Nous sommes très réservés et sur l'augmentation graduelle des quotas et sur leur suppression », a ainsi dit le ministre français de l'Agriculture Michel Barnier. Malgré tout il a également jugé qu'un accord des 27 était possible en novembre. « Il n'y a rien d'insurmontable » dans les propositions sur la table, a-t-il dit. Paris et Berlin craignent qu'en ouvrant ainsi les vannes de la production laitière, on fasse baisser les prix, à un moment où ils ont recommencé déjà à se replier. Ce qui pénaliserait les régions de production les plus fragiles, celles de montagne, et entraînerait à leur yeux un transfert de l'élevage vers les zones les plus productivistes. Pour cela, les deux pays demandent des aides financières d'accompagnement. « Je ne serai pas le ministre du déménagement de l'économie laitière en France », a dit M. Barnier. « Je ne veux pas seulement avoir une agriculture industrielle, mais préserver aussi de petites et moyennes exploitations », lui a fait écho son collègue allemand, Horst Seehofer.

En Allemagne, la Fédération nationale des producteurs de lait s'est mise en « grève du lait » mardi pour protester contre des prix déjà jugés excessivement bas (lire à ce sujet «La colère des producteurs de lait allemands s'étend en Europe» en cliquant ICI). Ses membres ont cessé de livrer leur lait aux laiteries, qui elles-mêmes le transforment en briques de lait, fromage et autres yaourts. Les arguments des défenseurs traditionnels de la Pac, que sont la France et l'Allemagne, sont toutefois affaiblis par le contexte mondial de hausse des prix des produits agricoles.

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