Inquiétudes des Européens, France en tête, sur les propositions

Un grand nombre de pays européens, France, Irlande et Pologne en tête, ont fait part lundi de leurs inquiétudes au négociateur de l'UE, Peter Mandelson, sur les dernières propositions à l'Organisation mondiale du commerce (Omc) sur la libéralisation des échanges.

Sur l'agriculture, "nous avons beaucoup d'interrogations qui sont des inquiétudes", tandis que sur les biens industriels, "ce qui nous semble clair à nous Français, c'est qu'il n'y a aucune amélioration à attendre en terme d'accès de nos produits industriels aux marchés des pays émergents", a indiqué la secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac. Il y a eu "la manifestation de beaucoup de questions et d'inquiétudes", avec "des tonalités différentes", a-t-elle ajouté lors d'un point presse, à l'issue de la présentation des nouveaux textes de compromis sur l'agriculture et l'industrie par le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson aux ministres des Affaires étrangères de l'UE.

"Une vingtaine de pays ont pris la parole" et "une majorité" d'Etats "ont exprimé des inquiétudes" sur les textes présentés la semaine dernière à l'OMC, selon elle. "La France, la Pologne, l'Irlande et dans une moindre mesure la Lituanie ont vraiment des problèmes avec ce qui est sur la table", a expliqué pour sa part une source européenne. Dans une déclaration, le ministre irlandais des Affaires étrangères Micheal Martin a d'ailleurs jugé "inacceptables" les propositions actuelles. En revanche, "la Suède et le Royaume-Uni sont les plus positifs", tandis qu'"au milieu, il y a une série d'Etats qui ont des préoccupations", mais "personne n'a suggéré le rejet" des négociations, a indiqué la source européenne. L'Allemagne a fait part de ses inquiétudes concernant les biens industriels, demandant "plus d'ouverture" des pays en développement, tandis que l'Italie a indiqué qu'on est "encore très loin du rééquilibrage des textes", selon cette source.

« Les conditions sont moins que jamais réunies »

La France, comme l'Irlande, ont indiqué qu'elles n'étaient pas favorables à la tenue rapide d'une réunion des ministres sur ces sujets. Une telle réunion est envisagée pour juin, afin de tenter de finaliser les détails complexes de l'accord avant la fin de l'année et l'arrivée d'un nouveau président américain à la Maison Blanche, susceptible de tout remettre en cause. "On a l'impression que les conditions sont moins que jamais réunies pour une réunion ministérielle à court terme qui serait conforme aux intérêts européens", a indiqué Mme Idrac, même si "les négociations continuent". "Ce que nous proposons (...) c'est de sécuriser les intérêts agricoles, qui ne le sont pas encore et de remettre à plat" le texte sur l'industrie, a-t-elle ajouté. La Suède a en revanche appelé à une "conclusion rapide de la négociation", selon la même source européenne.

Le commissaire au Commerce s'est quant à lui félicité d'avoir reçu le soutien d'une "majorité écrasante d'Etats membres pour continuer" les négociations du cycle de Doha, lancées en 2001. Elles opposent principalement les pays du Sud aux pays du Nord. Les premiers dénoncent les subventions agricoles et protections douanières des pays riches, tandis que ces derniers demandent aux Etats émergents d'ouvrir davantage leurs propres marchés aux services et aux produits industriels.

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