Les agriculteurs présents aux côtés des marins-pêcheurs

Cinquante agriculteurs, selon les manifestants, trente selon la préfecture, avec tracteur, bottes de foin, palettes et pneus pour alimenter les feux, ont "apporté (leur) soutien et (leur) solidarité aux pêcheurs", a expliqué David Linassier, président des jeunes agriculteurs du Sud-Ouest. "Nous resterons ici aussi longtemps qu'il le faudra. On est dans la même galère. Chez nous aussi la hausse des prix du gasoil a un impact dramatique sur le chiffre d'affaires des exploitations", a-t-il ajouté.

Ces agriculteurs viennent de Charente-Maritime, mais aussi des Deux-Sèvres et de la Vienne. Aucun incident n'a été constaté depuis le blocage des dépôts de carburant du port de pêche de La Rochelle. Le port de plaisance et le port de commerce rochelais fonctionnent quant à eux normalement, selon la préfecture. Ailleurs en Charente-Maritime, les marins-pêcheurs organisaient toujours un barrage filtrant sur le pont d'accès à l'île d'Oléron mercredi matin et ils ont, pendant "une vingtaine de minutes", mis en place une opération "péage gratuit" sur celui de l'île de Ré, a-t-on appris de sources concordantes.

Concernant les stations-services, prises d'assaut dans le département depuis le blocage des dépôts de carburant à La Rochelle, l'affluence était toujours visible mercredi matin. "Il y a ici et là quelques stations-service qui n'ont plus de carburant. Ce sont des pénuries essentiellement provoquées par des personnes qui font des pleins de précaution, mais il n'y a pas de rupture globale de l'approvisionnement", a expliqué Patrick Dallennes secrétaire général de la préfecture de Charente-Maritime. "Il y a des sources d'approvisionnement en dehors du port de la Pallice", a-t-il ajouté.

Trois stations-service contactées par l'AFP ont reconnu ne plus avoir de carburant. Un pompiste indépendant de l'agglomération rochelaise a notamment indiqué ne plus avoir de carburant depuis lundi soir, n'ayant pas les moyens financiers de se faire livrer par des camions provenant de Bordeaux ou Nantes. Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, était par ailleurs attendue dans l'après-midi sur le port de pêche de la Rochelle pour rencontrer les marins-pêcheurs, a indiqué son service de presse.