Le Centre de références en agriculture et agroalimentaire du Québec (Craaq) a mené une étude globale sur la production d’un fourrage à faible différence alimentaire cations-anion (Daca). Objectif : alimenter des vaches taries et ainsi prévenir l’apparition d’hypocalcémie.
« Foin pour vaches taries, une solution québécoise. » Tel est le titre d'une étude présentée par Guy Allard et Doris Pellerin, professeurs à la faculté des science de l’agriculture et de l’alimentation de l’université de Laval, lors du symposium sur les bovins laitiers organisé à l’initiative du Centre de références en agriculture et agroalimentaire du Québec (Craaq).
Le point sur… l'hypocalcémie L'hypocalcémie est un problème majeur en production laitière. Elle affecte principalement les vaches en début de lactation. Dans sa forme sévère, elle peut donner lieu à la forme clinique de la maladie qui se nomme fièvre vitulaire ou fièvre de lait. Dans sa forme moins virulente, elle affecte la santé des vaches et entraine un faible appétit, des rétentions placentaires, des retournements de caillette, de l’acétonémie, une diminution rapide de l'état de chair et faible taux de conception. Ces symptômes concernent près des deux tiers des vaches multipares en début de lactation. L’ensemble de ces symptômes affectent bien évidemment la rentabilité économique de l’atelier (baisse de production, augmentation des coûts de production). Source : Craaq – 2005. |
Pour réduire le risque, une des stratégies consiste à induire une légère acidose métabolique (augmentation de l’acidité du sang) via l’alimentation de la vache tarie (voir encadré en bas de page).
Un fourrage à faible concentration en potassium
Il est ainsi possible de créer une légère acidose métabolique en alimentant les vaches taries avec une ration dont la différence alimentaire anion-cation (Daca) est faible (1), et ce pendant 3 à 4 semaines avant vêlage. Deux techniques permettent de réduire la Daca : l’ajout de sels anioniques (couteux et réduisant l’appétence de la ration) ou l’utilisation de fourrages à Daca réduits.
Les travaux présentés par les deux professeurs traitent de la production d’un fourrage adapté aux besoins spécifiques des vaches taries pour réduire les risques d’hypocalcémie après vêlage ; de l’utilisation et l’impact d’un tel fourrage sur le métabolisme de l’animal ; et de l’impact sur les coûts de production d’un tel fourrage (articles à paraître prochainement à ce sujet, pour en être averti par mail inscrivez-vous gratuitement au Mel Agricole en cliquant ICI). « Ce fourrage sera à base de fléole des prés, contiendra de faibles concentrations en potassium et aura reçu une fertilisation chlorée » précisent les scientifiques.
Hypocalcémie - Comment la réduire ? L'hypocalcémie survient lorsque l'absorption intestinale du calcium et la mobilisation du calcium des os ne suffisent plus à combler la forte demande en calcium au début de lactation. En effet, une vache produisant 10 litres de colostrum perd environ 23 g de calcium dans une seule traite, soit 9 fois le calcium présent dans le plasma sanguin. Une de ces stratégies consiste notamment à modifier l'alimentation de la vache tarie pour augmenter légèrement l'acidité de son sang. L'induction d'une légère acidose métabolique stimule alors la résorption du calcium des os, augmentant alors la quantité de calcium disponible dans le sang. Si ce processus de résorption est déjà fonctionnel en début de lactation, les quantités de calcium absorbées par l’intestin et de calcium libérées par les os sont alors suffisantes pour permettre une meilleure osthéostasie… et préviennent alors les problèmes d’hypocalcémie. Source : Craaq – 2005. |
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