Un modèle de prévision

Lors d'une session "nutrition" organisée par l’Association française des techniciens de l'alimentation et des productions animales (Aftaa)*, les techniciens se sont notamment penchés sur un sujet particulièrement technique, celui de l’ingestion des vaches laitières.

Le système des unités d’encombrement (UE) développé par l’Inra permet de prédire les quantités ingérées par les ruminants. Philippe Faverdin (Inra) est revenu sur ce concept. La force de cet outil est qu’il reste cohérent avec les autres outils de rationnement disponibles pour les éleveurs et techniciens ; par ailleurs, il peut opérer pour « une large diversité de situations ». Ces deux caractéristiques sont particulièrement intéressantes pour mieux appréhender la stratégie à suivre, en particulier lors de la lactation. « Pour comprendre le système, il faut savoir surtout que la valeur UE d’un aliment est une fonction inverse de son ingestibilité » : cette valeur est unique et spécifique à chaque aliment, mais comprise entre 0,95 et 1,60.

Le saviez-vous ?

La capacité d’ingestion… 
...d’une vache laitière dépend principalement de son aptitude métabolique à utiliser rapidement l’énergie qu’elle ingère et de son aptitude physique à ingérer et à stocker dans les compartiments digestifs les aliments ingérés.

Ces mécanismes sont variables dans le temps et dépendent du stade physiologique de la vache, de son âge, de son stade de lactation et de sa gestation.

L’Inra a d’ores et déjà établi une table résumant les valeurs UE de quelques 1.000 fourrages ; pour les autres, la table propose en outre des équations destinées à prévoir cette valeur en fonction de la composition chimique ou de l’âge de la plante. Mais Philippe Faverdin de préciser : « Pour les aliments concentrés, la valeur UE est bien entendu variable. » Elle dépend d’une part du taux de substitution fourrage/concentré, lui-même dépendant du bilan énergétique de la vache ; d’autre part, elle intègre la régulation énergétique de la ration.

Affiner les informations

Ce système va de fait introduire un nouveau concept : la production de lait potentielle, traduisant directement la demande énergétique de la mamelle et ses effets sur la demande d’énergie. Plus dynamique, ce système traduit par conséquent plus précisément l’évolution de la capacité d’ingestion en fonction du stade physiologique de la vache : la production observée est donc un bon prédicteur de l’énergie ingérée et la production potentielle de lait est elle-même un bon prédicteur de la capacité d’ingestion. Cette nouvelle équation développée par l’Inra devrait ainsi affiner les prévisions de production, comme la baisse de la capacité d’ingestion en fin de lactation, les variations d’ingestions entre animaux ou encore l’ingestion des vaches laitières à forte production. L’ensemble de ces nouveaux résultats sera d’ailleurs intégrée dans la prochaine version d’Inration – PrévAlim, le logiciel de rationnement pour ruminants développé par les équipes de l’Inra permettant une analyse à l'échelle de l'animal, du troupeau et du temps.

Ces ajustements du système des UE permettent de prédire et de simuler un grand nombre de scénarii. « La prise en compte du potentiel de production et de l’âge va permettre de mieux estimer les différences entre génotypes et entre vaches. » Un bémol toutefois : le modèle n’intègre pas pour le moment les effets environnementaux (température, humidité).

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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