Bien plus qu’encourageant !

Article réservé aux abonnés.

Mettre des taurillons de huit mois à engraisser au pâturage d’avril à novembre. Utopie ou réalité ? C’est la question que s’est posée le Civam du Haut Bocage. Une question qui semble-t-il a trouvé réponse. Explications.

Dans le contexte de découplage des aides, comment maintenir sur des territoires fragilisés une filière élevage s’appuyant sur des produits de qualité ? L’enjeu est de taille alors que les éleveurs subissent ces derniers mois de plein fouet l’augmentation du cours des céréales et la baisse du cours des broutards. Peut-on remplacer les céréales par la pâture pour engraisser des bovins ? En 2007, il semble que cette question ait trouvé un début de réponse grâce au Civam du Haut Bocage et à ses partenaires.

11 exploitations se sont en effet engagées dans un projet d’engraissement de taurillons de huit mois au pâturage, avec un suivi technico-économique. Pour cette première année d’étude, 45 vaches, 22 génisses, 15 taurillons et deux bœufs ont été installés en pâturage tournant (prairies naturelles ou temporaires). Les animaux ont été pesés et le coût de l’alimentation estimé (production et achats, quantité distribuée, date et durée de la complémentation). Objectif : évaluer la rentabilité économique d’un tel système.

Comparaison avec les systèmes à auge 

« Les éleveurs engagés sont satisfaits, d'autres éleveurs sont intéressés », explique Marie Gazeau, animatrice et technicienne du Civam du Haut Bocage. « Nous avons pu constater que l’effet année était important et cette première série de résultat doit être mise en comparaison avec les systèmes traditionnels à auge. Nous avons donc reconduit l’expérimentation cette année, mais la faisabilité technico-économique de l’engraissement au pâturage est vérifiée. »

En 2008, plus d’une centaine d’animaux répartis sur une quinzaine d’exploitations est donc suivie. Par ailleurs, l’étude ouvre un volet territorial, absent l’an passé, pour évaluer d’une part, l’avenir de l’activité engraissement des bovins sur le pays du Bocage Bressuirais ; d’autre part, l’impact sur le territoire en matière d’emploi et d’environnement sur la filière.  

Résultats technico-économiques 2007
 
Age à l’abat-
tage (mois)
GMQ (g)
Surface d’herbe (ares/ animal)
Durée d’en-
grais-
sement (jour)
Durée de complé-
menta-tion (jour)
Coût de la ration (€/ animal)
Q de concen-
tré total (kg/ animal)
Q de concen-
tré (kg/j/ animal)
Marge brute (€/ animal)
84 animaux
56
883
28
154 j
58
80
142
2,44
434
Animaux de moins de 30 mois
15 Taurillons
19
1142
27
184
184
163
776
4,2
344
7 Génisses
25
1073
22
104
0
29
0
0
232
Animaux de plus de 30 mois
27 avec complé-mentation
65
902
32
166
77
101
385
5
522
34 sans complé-mentation
72
664
28
139
0
36
0
0
441
Source : Civam du Haut Bocage – 2008.
* = Coût de la surface en herbe : 130 €/ha + coût complémentation apportée : 130 €/t de céréales produites + valeur achat pour les compléments achetés.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...