La Fédération allemande des exploitations laitières BDM a réitéré mercredi ses menaces d'arrêt des livraisons à partir de mi-mai, en représailles à des baisses de prix, et appelé à une action européenne.
Un sondage mené par la Fédération révèle que 88% de ses membres sont prêts à cesser leurs livraisons et à jeter le lait tiré, a dit son dirigeant Thorsten Sehm au quotidien Berliner Zeitung, en qualifiant de "catastrophique" la situation des éleveurs de vaches laitières. Un tel boycott serait une première dans l'histoire allemande. "Nous voulons le coordonner à l'échelle européenne", où la situation est producteurs de lait est partout la même, a également lancé le président BDM Romuald Schaber, interrogé par l'AFP, citant les Pays-Bas, la France, l'Espagne, l'Autriche, l'Italie et l'Espagne.
Les 33.000 exploitations membres du BDM ne représentent toutefois qu'un tiers des producteurs de lait allemands et 50% du lait produit en Allemagne. Les laiteries ont d'ailleurs relativisé mercredi les conséquences éventuelles pour les consommateurs allemands d'un tel appel. La menace est "un signal fort", a indiqué Michael Brandl, responsable de la Fédération de l'industrie laitière MIV. Mais "nous ne nous attendons pas à une grève totale", a-t-il dit à l'édition en ligne du quotidien Die Welt. En cas de boycott, les laiteries devraient continuer à assurer la production de lait frais, en ralentissant celle de lait en poudre, de fromage ou de yaourts, selon la MIV.
La révolte des exploitants, qui gronde depuis des semaines, a pris de l'ampleur récemment avec les décisions des deux géants de l'alimentaire à bas prix, Lidl et Aldi, de baisser le prix du lait dans leurs rayons jusqu'à -18%. Selon la Fédération des agriculteurs DBV, qui ne soutient pas les appels aux boycotts, le prix versé aux exploitants est passé de plus de 40 centimes le litre à l'automne dernier à entre 30 et 35 centimes aujourd'hui. Dans le même temps, les coûts supportés par les paysans ont beaucoup augmenté, surtout ceux du fourrage et de l'électricité. Mais certains observateurs notent de leur côté que certains paysans produisent plus que les quotas autorisés au niveau européen et qu'ils seraient donc en partie responsables de la baisse des prix, causée par une offre trop abondante, rappelle le Berliner Zeitung.
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