Mondialisation, développement des agrocarburants, envolée des prix des céréales, disponibilité plus réduite en maïs les productions allaitantes sont particulièrement menacées.
La récente flambée du prix des céréales et des tourteaux et le développement des agrocarburants place les filières animales dans la tourmente du marché des matières premières. « L’Europe est condamnée à ne pas produire plus de viande », estime Jean Claude Guesdon, chef du département économie de l’Institut de l’élevage. Dans une intervention lors de la journée de printemps de l’Association française de zootechnie consacrée à cette conjoncture internationale, il souligne la fragilité de la filière viande européenne, au profit des productions végétales. «Toute prospective en ce jour est très ardue, tant les signaux sont contradictoires. D’un côté, les fondements du marché au niveau européen sont plutôt bons. D’un autre côté, la baisse du pouvoir d’achat des ménages n’est pas favorable à une consommation soutenue du viande. Le contexte mondial fait peser des menaces par l’augmentation des coûts de production, la volatilité de prix liée au démantèlement des outil de régulation et le démembrement des protections dans le cadre des accords OMC. »
« Les vaches allaitantes n’ont pas d’avenir dans un modèle intensif de production», analyse Jean-Claude Guesdon. Et de poursuivre, « nous avons le choix de produire moins en espérant de cette manière sauver les prix.» Le spécialiste préconise d’alourdissement des carcasses, qui est encore un choix génétique pris actuellement. « Il faut au contraire les alléger pour répondre à une évolution de la demande et à une industrialisation de la découple du muscle. »
Parmi les perspectives à l’horizon 2015 dans l’Union européenne, Jean Claude Guesdon évoque un repli tendanciel structurel de l’ordre de 3 % qui serait largement partagé en Europe. Le spécialiste rappelle que l’avenir de la production viande restera très liée à la production laitière, la viande demeurant largement, à hauteur de 60 %, le co produit du lait.
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