Barrages filtrants d'un péage de l'A43 par des éleveurs

Saint-Quentin Fallavier (Isère), 11 avr 2008 (AFP) - Des éleveurs français ont installé des barrages filtrants vendredi vers 9H20 au péage de Saint-Quentin Fallavier (Isère) de l'A 43 pour protester contre la décision italienne de fermer depuis le 3 mars sa frontière aux jeunes veaux français.

Près de 500 éleveurs selon la police, 1.000 selon les organisateurs, empêchent les camions et plus particulièrement ceux immatriculés en Italie de passer le péage de l'A 43 dans le sens Grenoble-Lyon mais laissent passer les voitures, occasionnant des ralentissements. Ces perturbations occasionnaient 4 km de bouchons, a indiqué le centre d'information routière régional. La circulation en direction de Grenoble (bien Grenoble) était normale.

« C'est une mesure anti-communautaire »

« L'objectif est de montrer la détresse économique des éleveurs dont la trésorerie, déjà difficile, ne peut supporter la décision injuste de l'Italie de fermer sa frontière », a indiqué à l'AFP Philippe Meurs, président du syndicat des Jeunes Agriculteurs à l'origine des barrages. « Cet embargo est inadmissible. C'est une mesure anti-communautaire en opposition avec la libre circulation des marchandises au sein de l'Europe et scandaleuse puisqu'elle ne s'applique qu'à la France alors que la Belgique, la Suisse ou l'Allemagne sont également touchés par cette maladie », a-t-il ajouté. Pour les Jeunes Agriculteurs, l'Union Européenne doit reconnaître la crise de la fièvre catarrhale comme une crise sanitaire afin de pouvoir débloquer des indemnisations vitales pour la survie des éleveurs.

La Fièvre catarrhale ovine (FCO) ou "maladie de la langue bleue" transmise à la vache ou au mouton par des piqûres d'insecte, a touché plus de 11.000 bêtes en France fin 2007 et de nouveaux cas sont signalés régulièrement. Lundi, M. Fillon avait annoncé le déblocage de 6 millions d'euros d'aide aux éleveurs de bovins pour faire face à cette épizootie, une enveloppe « insuffisante » selon les manifestants.

« Je crains que les prix des bêtes s'effondrent »

« L'aide au maintien en ferme, annoncée en début de semaine, doit être mise en application dans les meilleurs délais (...) Mais elle ne règle pas le problème de fond. La réglementation européenne de gestion des crises sanitaires doit impérativement évoluer », a réagi la fédération national bovine (Fnb)dans un communiqué. « Je n'arrive plus à payer mes cotisations sociales puisque 20 de mes veaux n'ont pu être vendus. Nous devons dans l'attente de la levée de l'embargo nourrir les broutards, ce que nos finances ne peuvent supporter vu les prix des céréales », a déclaré Michel Queille, éleveur en Corrèze. « Je crains que les prix des bêtes s'effondrent puisque le marché ne pourra pas écouler le million de veaux qui sera à vendre fin août » a-t-il ajouté.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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