Le 62ème congrès de la Fnsea, qui s'ouvre mercredi à Nantes, sera marqué par un discours de Nicolas Sarkozy, une première pour un président de la République dans une telle enceinte, et la réélection de Jean-Michel Lemétayer à la tête du principal syndicat agricole.
A cette occasion, le président de la République devrait "préciser" en fin de matinée, sa vision de la future Politique agricole commune (Pac), dont il avait souhaité fin février une "refondation" lors de la présidence française de l'UE, au second semestre 2008, indique-t-on de sources concordantes. M. Sarkozy avait alors réclamé "que cet exercice (la présidence française de l'UE) soit l'occasion d'engager dès 2009 une véritable refondation des modalités de mise en oeuvre de la Pac (...) qui se fera en totale cohérence avec nos objectifs politiques de 2013", date jusqu'à laquelle l'accord de Luxembourg de 2003 a fixé un budget pour la principale politique européenne.
La Commission européenne doit présenter en mai les propositions de modifications de la Pac - tirées de son "bilan de santé" - qui doivent être adoptées en novembre sous présidence française pour entrer en application en 2009. Le principal défi pour la France, principal bénéficiaire de la Pac, sera de préserver la majorité de ses aides en provenance de Bruxelles (actuellement 10 milliards d'euros par an). Au prix d'un difficile rééquilibrage entre les différentes professions et secteurs pour favoriser ceux qui n'en bénéficient pas ou peu (fruits et légumes, lait) au détriment des céréaliers, jugés trop aidés et favorisés par les prix mondiaux des matières premières agricoles qui actuellement "flambent".
Venue surprise de Nicolas Sarkozy
Le président de la République devrait également s'exprimer sur la méthode de négociation pour la revalorisation des retraites agricoles, réclamée par la Fnsea. La France compte actuellement 2 millions de retraités agricoles pour seulement 570.000 actifs (dont une partie à temps partiel). Bon nombre d'entre eux touchent de très faibles retraites car ils ont des "carrières incomplètes" en tant que veuves, conjoints ou ayant longtemps travaillé sur l'exploitation familiales sans avoir été déclarés.
La venue surprise de M. Sarkozy a contraint les organisateurs à une modification du programme. Le Premier ministre François Fillon, qui devait clôturer le congrès jeudi, sera remplacé par le ministre de l'Agriculture Michel Barnier. Au cours de ce congrès, dont le rapport d'orientation portera sur "le choix de l'organisation économique", la Fnsea procèdera au renouvellement des 67 membres de son conseil d'administration.
Il devrait être facilement réélu
M. Lemétayer, fort du succès de la Fnsea aux élections aux Chambres d'Agriculture en début d'année où elle a obtenu à nouveau la majorité absolue face aux autres syndicats, n'a pas d'opposition, malgré la mauvaise humeur des céréaliers pour sa gestion du dossier Ogm. Il devrait pouvoir faire élire les candidats de son choix. L'élection du président et du bureau n'auront lieu formellement que le 17 avril lors du premier conseil d'admnistration suivant le congrès. M. Lemétayer devrait être le seul candidat et être facilement réélu pour la troisième fois pour un mandat de trois ans qui devrait être son dernier. Agé de 56 ans, M. Lemétayer, producteur laitier et céréalier en Ille-et-Vilaine, est président de la Fnsea depuis juin 2001, date à laquelle il avait remplacé Luc Guyau, élu président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (Apca). Il a été réélu en 2002 et en 2005.
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