Le « manège enchanté » de Cyril

« Le système est évolutif », souligne Cyril, « On peut augmenter le cheptel de quelques vaches à beaucoup plus ». (© Web-agri)

L’immense manège d’inox se dévoile en cette fin d’après midi hivernal. C’est bientôt l’heure de la traite et Cyril nous invite à descendre dans la fosse. 20 postes de traite séparés par 4 passages d’hommes nous entourent. Du centre, et en l’absence des vaches, cela pourrait être le drôle poste de pilotage d’une étrange machinerie. Mais place aux vaches…

« Il fallait prévoir de n’être qu’un seul trayeur et que ça aille assez vite », témoigne Cyril Voisin. Avec le roto installé depuis août 2006, les 80 vaches laitières sont traites en 50 minutes, lavage compris. 

Voir les vaches

La traite c’est  l’affaire de Cyril. Proche des animaux, l’éleveur a choisi les options de son système de traite : un  roto intérieur, parce que « je voulais voir ma vache du début à la fin de traite. De mon poste, j’ai la visibilité sur tous les compteurs à lait. Il faut que je voie en temps réel ce que donne la vache.

Cyril a préféré conserver la traite sur le côté, à 60° (© Web-agri)

Et je vois tout de suite une vache qui se débranche. ». Effectivement. Entre deux branchements, l’éleveur jette un coup d’œil circulaire sur l’ensemble de ces vaches. Si le Roto intérieur Boumatic permet aussi la traite par l’arrière, Cyril a préféré conserver la traite sur le côté, à 60°. « Plus pratique à brancher » et qui « permet  une meilleure reconnaissance de la vache ». Toujours ce besoin de contact et de visibilité pour cet éleveur très « animalier » qui indique aussi ne pas avoir besoin d’arrêter le roto s’il y a un traitement à faire.

On l’aura compris, Cyril privilégie le confort de ses vaches. Et pour les visiteurs comme nous, il a même prévu une mezzanine qui surplombe la salle de traite. La vue est imprenable. « Regardez », commente fièrement son père,  de passage sur la mezzanine, « Il parle à ses vaches. Il les connaît toutes. Il a toujours aimé les animaux, il voulait être vétérinaire d’ailleurs ».
Nouveau coup d’œil circulaire de Cyril qui traverse pour activer la dépose du faisceau trayeur tombé. Pas de re-branchement pour cette vache rousse, elle aura sans doute donné assez de lait. De retour à son poste, le voilà qui installe un bidon avant de brancher cette brunette : une vache fraîche vêlée dont il faut conserver le lait à colostrum pour son veau. « Bientôt ce lait ira directement vers la nurserie », explique l’éleveur qui a prévu un transfert direct sous le sol de la plateforme.  Et le manège continue de tourner. Le balai placide (tranquille / serein) des vaches qui entrent et sortent se poursuit. « Elles sont dirigées vers la traite à l’aide d’un chien électrique », explique Cyril. « Il avance de 20 cm dès que deux vaches ont accédé à la traite. Au début nous l’avions réglé pour avancer d’un mètre toutes les 5 vaches, mais cela marchait moins bien. Maintenant elles avancent doucement et continuellement vers le roto ».
« Je trouve que c’est une traite animalière, on reste en contact avec les vaches. C’est agréable, d’ailleurs je ne me suis jamais posé la question du robot, j’aime traire », conclut Cyril. Encore un tour de manège et la traite sera (déjà !) finie pour ce soir…

La cadence de traite n’est pas trop soutenue, estime Cyril. « Un tour de roto avec 20 vaches prend environ 10mns. Il faut, lavage compris, 50 minutes pour traire les 80 vaches. On ne courre pas en trayant », assure l’éleveur, « même en ayant quelques bidons à ajouter pour le lait des fraîches vêlées ».  (© Web-agri)