Un nouveau foirail, tout beau, tout neuf, des transactions absentes

À l’heure où la filière bovine est malmenée par le commerce extérieur, par une production française en baisse et par la fermeture des foires, la ville d’Autun a gardé confiance dans son concours d’animaux de boucherie et vient d’ouvrir une structure permettant d’accueillir 300 bovins.


Sous le nouveau foirail, la vente a été difficile (© Acti-Ouest)
Le nouveau foirail d’Autun permet d’accueillir 300 bovins charolais. Les années passées 240 animaux venaient y faire leur foire. Pour François Grillot, président du concours, « C’est idéal pour organiser au mieux ce concours, les animaux y sont en sécurité et les hommes aussi. Tout est étudié pour, il ne nous reste plus qu’à attendre demain l’arrivée des acheteurs qui finiront notre travail ».

Des apports en hausse, qui rendent sceptiques les éleveurs

« Il y a une cinquantaine d’animaux en plus par rapport à 2007, mais cela risque de perturber le commerce. Les acheteurs ne seront pas plus nombreux pour autant, et leurs bons de commande ne se rempliront pas plus pour ça », estime Jacques Labonde, éleveur, qui émet quelques réserves sur l’écoulement de la marchandise ainsi que sur sa valorisation.
En effet, 25 % des bovins sont restés sur la place avec le droit de retourner chez eux sans plaques ni honneur, l’an passé 20 % étaient ainsi invendus.

L’annonce de la vente est lancée, aussitôt les récompense affichées, les acheteurs ne se bousculent pas, ils savent que le manque de marchandise ne se fera pas sentir et qu’ils pourront peser sur les prix comme ils le souhaitent. Après maintes discussions le supergrand prix de championnat, une femelle charolaise, s’est échangé pour 8,84 euro, alors que son propriétaire Étienne Vollot en espérait 9,45 euro. Tout comme les champions, les premiers prix ne sont pas faciles à écouler et la bataille est rude pour les éleveurs. « On baisse nos prix, c’est démoralisant. Cette vache qui a un prix d’honneur va partir pour 6,10 euro, alors que je pensais pouvoir la vendre 6,85 euro, une perte qui se chiffre pour douze animaux présents et qui m’ont coûté chacun 3,80 euro d’aliment par jour sur huit mois d’engraissement. » Agacé, Pierre Deloire, éleveur de la région se désole de voir que le commerce n’est pas au beau fixe. D’un autre côté de la foire, un lot de jeunes vaches avec plaques (quatre) partent pour 3,96 euro, alors qu’un classement au-dessus un prix d’honneur se vend dans les alentours de 6,85 euro.
À Autun, tout comme sur beaucoup d’autres concours, il valait mieux ne pas passer à côté d’une demande d’achat et ne pas rêver à une flambée des cours.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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