Au Gaec de la ferme du Parc, les éleveurs sont décidés à produire leurs 260.000 litres de lait supplémentaires. Pour y parvenir ils ont instauré depuis le 8 janvier la traite trois par jour. Ils le font cette année, mais envisagent déjà une nouvelle conduite de l’élevage pour les prochaines années. Témoignage.
Gaec de la ferme du parc (Lyons La forêt – Eure)
260.000 litres en plus sur la campagne 15% de référence laitière accordée par la laiterie 30.000 litres au titre de la Fco (10.000 litres par associé) 0,5% accordé par Bruxelles 32.000 litres achetés S’y ajoute un volume supplémentaire, lié à la dilution des taux avec trois traites par jour. |
La possibilité de produire plus de lait, un prix qui tend à s’améliorer. Au Gaec de la ferme du Parc, les associés n’ont pas hésité, désireux de réaliser la référence. « Si on veut réclamer la possibilité de produire, il faut montrer qu’on est capable de le faire quand on nous en offre la possibilité », indique Hubert Mercier. Pour réaliser 260.000 litres supplémentaires en trois mois, ils ont opté pour trois traites par jour. « Avant, les salariés assuraient la traite du matin vers 6 heures et celle du soir à 17 heures était réalisée par mon épouse Isabelle et une salariée ». Deux heures de traite à chaque fois. « Depuis le 8 janvier, la première traite est le plus souvent réalisée par les salariés, à 5 heures. A midi, c’est Isabelle avec l’aide d’un salarié ou de son frère et le soir à 21 heures, deux des associés ». Un rythme éprouvant. D’autant que les éleveurs ont entrepris cette année la construction d’habitations. Il faut aussi gérer 260 ha de cultures, l'administratif, la gestion des appros,...« On réalise trois traites par jour cette année, mais on ne le refera pas », assure Hubert Mercier. « C’est un "tue bonhomme". C’est très contraignant, s’il n’y avait que la gestion du troupeau laitier, ça irait encore, mais là, la fatigue s’accumule. A trois traites par jour, il n'y a pas de répit, c'est la course », note Hubert. « Heureusement que c’est pour une durée limitée », ajoute Isabelle.
TP en baisse
Démarrée le 8 janvier, la période à trois traites par jour s’arrêtera fin mars. L’augmentation de la production évolue actuellement entre +12 et +15%, souligne Hubert Mercier. « Le taux de cellules déjà bon, s’est encore amélioré : en diminution de 50.000 ». Par contre l’éleveur a noté une baisse des taux. « Le TP est passé en un mois de 32 à 30,8 ». La dilution sur trois traites explique partiellement ce résultat, mais pour Hubert Mercier l’explication est aussi à chercher côté alimentation. « Il y a sûrement des astuces qu’on ne connaît pas », observe l’éleveur. Même avec trois traites par jour, « les vaches ne mangent pas beaucoup plus. Si on était de bon nutritionnistes on devrait arriver à les faire manger et maintenir le taux. Elles ne mangent pas beaucoup plus et du coup l’état corporel s’en ressent ».
Modifier la conduite pour réagir vite si besoin
Pour Hubert Mercier, les limites du système sont là. Et la réflexion est engagée au sein de l’exploitation pour une conduite du troupeau différente. « A l’avenir, nous pensons maintenir un nombre de vaches assez élevé, limiter un peu leur production en maîtrisant le coût alimentaire et avoir aussi suffisamment de génisses ». L’objectif est d’anticiper les évolutions du marché. « Il faudra pouvoir réagir vite en fonction du prix du lait dans un sens comme dans l’autre », conclut Hubert Mercier.
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