Un indicateur de l’équilibre de la ration

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Depuis le 1er janvier 2008, un nouveau critère est apparu sur les résultats d’analyse de certains laboratoires interprofessionnels. Il ne s’agit en aucun cas d’un critère de paiement du lait, mais d’un indicateur pour aider l’éleveur à améliorer la conduite alimentaire de son élevage.


Le taux d’urée souhaitable est très variable en fonction des fourrages de base de la ration (© Btpl)
L’urée dans le sang provient essentiellement de l’ammoniac utilisé en grande partie par les microbes du rumen. En cas d’excès, cet ammoniac est absorbé par la paroi du rumen, passe dans le sang et arrive au foie où il est transformé en urée. Cette urée repasse dans le sang et est ensuite éliminée dans l’urine mais aussi dans le lait.

Ainsi ce niveau d’urée dans le lait du tank est variable et reflète à la fois le niveau de couverture des besoins azotés et l’équilibre energie-azote dans le rumen et donc dans la ration.

Il ne s’agit que d’un indicateur , attention aux interprétations hâtives et abusives !!! L’analyse des bouses ( texture, couleur,…) en complément sera toujours essentielle.

Comment interpréter un résultat de taux d’urée du lait au niveau du tank ?

Un taux élevé

Un taux élevé signifie qu’une grande quantité de matière azotée est dégradée et donc perdue . Cela peut avoir différentes origines :
- un excès d’apports azotés
- un excès d’azote soluble ( qui peut cacher un manque de protéines alimentaires PDIA)
- une mauvaise utilisation de l’énergie qui entraîne une sous valorisation de l’azote ( acidose, acétonémie…)
par exemple une herbe de printemps très déséquilibrée et riche en azote soluble entrainera toujours des taux élevés d’urée dans le lait.
Donc attention un taux élevé d’urée ne signifie pas toujours que l’apport azoté est trop élevé !!!
Un taux très élevé d’urée dans le lait signifie beaucoup d’urée dans le sang, ce qui peut présenter des risques du point de vue fécondité et mortalité embryonnaire.

Un taux faible

A l’inverse un taux faible est expliqué par un apport azoté faible à modéré. Un taux faible (mais pas trop bas) permet de valoriser au mieux l’apport azoté grâce au recyclage de l’azote mais il bride le potentiel.
Il peut être dû à :
- un apport azoté trop faible
- un apport azoté trop protégé ( tourteaux tannés) et pas assez d’azote soluble

Donc le taux d’urée souhaitable est très variable en fonction des fourrages de base de la ration
- sur une ration pâturage, il sera toujours élevé
- sur une ration maïs dominant, l’optimum se situe dans la fourchette 250 à 300 mg
Dans la majorité des situations , l’optimum se situe dans la fourchette 250-300 mg. Par contre, au pâturage, des taux supérieurs à 400 mg n’auront rien d’anormal.

 Le taux d’urée est un très bon indicateur pour piloter la ration et permet d’apporter un service à l’éleveur.


Valeur du taux d’urée
Interprétation
Conséquences possibles
Action envisagée
Entre 250 et 350 mg/litre
Ration à priori équilibrée
Confirmer par d’autres indicateurs
Inférieur à 200 mg/litre
Déficit en PDI
Ou Manque d’azote soluble
 
Pertes en lait, ration mal valorisée.
Vérifier les quantités ingérées
Revoir le niveau d’azoté de la ration
supérieur à 350 mg/litre
Excès global en PDI
Ou déficit en énergie
Et/ou excès d’azote soluble
 
Gaspillage d’azote, effets sur la santé des animaux si excès trop élevés
Revoir l’équilibre de la ration

Attention aux mauvaises interprétations

  • Ces valeurs et ces limites sont théoriques. Elles peuvent varier en fonction d’autres facteurs :
    -  Des vaches en début de lactation ou fortes productrices supportent un taux plus élevé
    -  Les taux sont généralement plus élevés en été au pâturage
  • Effectuer un test sur du lait de mélange d’au moins 4 traites : le taux d’urée du lait est très variable d’une vache et d’une journée à l’autre.
  • Le taux d’urée du lait doit être considéré comme un signal d’alerte. Une valeur hors des bornes indique un déséquilibre de la ration. Par contre une valeur dans les bornes n’indique pas forcément que la ration est équilibrée.
  • Une valeur anormale ne doit pas entraîner de modification immédiate de la ration, mais un diagnostic plus approfondi.
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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