Le rumen ne protège pas toujours les ruminants

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Certaines mycotoxines sont dégradées dans le rumen des ruminants ce qui leur enlève toute toxicité. Mais, explique, Jean-Pierre Jouanny, chercheur de l’Inra, « le métabolisme des mycotoxines dans le rumen ne conduit pas systématiquement à une détoxication » et des animaux peuvent être intoxiqués.

Plus de 1.000 espèces de moisissures répertoriés produisent des mycotoxines, rappelle Jean-Pierre Jouanny, chercheur de l’Inra. « La même moisissure peut produire plusieurs mycotoxines et une mycotoxine peut aussi être produite par plusieurs moisissures ».


Les effets biologiques des mycotoxines dépendent de plusieurs facteurs. Les doses ingérées, le nombre de toxines différentes, leur durée d'exposition mais aussi de l'état sanitaire de l'animal, explique Jean Pierre Jouanny. (© Web-agri)
Selon le spécialiste de l’Inra, il est quasiment impossible d’éviter la contamination des aliments. De plus, « le mélange d’ingrédients dans une ration peut conduire à l’ingestion de multiples mycotoxines ». Avec des effets biologiques très variés, observe le chercheur. « Elles peuvent être cancérigènes, mutagènes, immuno-suppressives…à des doses très faibles »
« Les mycotoxicoses sont difficiles à diagnostiquer car les intoxications aiguës sont rares, quoique sous-estimées statistiquement »,
estime Jean-Pierre Jouanny. Parmi les symptômes : diminution de la quantité ingérée et de l’appétence des aliments, diminution des performances, problèmes de reproduction.

La toxicité parfois amplifiée

« Les micro-organismes du rumen peuvent métaboliser certaines mycotoxines ». Elles sont transformées et rendues non toxiques.  « Mais ce n’est pas le cas pour toutes », ajoute Jean-Pierre Jouanny. Ainsi la transformation de la zéralénone par le rumen amplifie la toxicité de la molécule. La détoxication n’est pas systématique. Elle peut même être supprimée en cas de dysfonctionnement du rumen.
Les procédés de décontamination (physiques ou chimiques) ont plus ou moins d’efficacité. Quand aux adsorbants à base de parois de levure, ils « sont efficaces mais ne sont pas actuellement autorisés dans la réglementation européenne en tant qu’inactivateur des mycotoxines », indique Jean-Pierre Jouanny.
Aussi, conclut le chercheur, « une lutte intégrée depuis la culture jusqu’à la distribution de l’aliment est indispensable pour limiter le niveau de contamination des aliments ».
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