Les manifestants --un millier selon la police, quelque 3.000 selon les éleveurs-- ont installé en fin de matinée des barrages filtrants sur les principales voies d'accès de la périphérie de Rennes. Cette manifestation vise à demander un "plan de sauvegarde pour la production porcine française", a indiqué Jeff Trebaol, vice-président de la Fédération nationale porcine, qui a estimé "insuffisantes" les aides actuelles ou prévues. Selon lui, la filière porcine française perd actuellement quelque 750 millions d'euros par an, sur un chiffre d'affaires de 3,5 milliards, du fait de l'explosion des prix des fourrages (+70% en 18 mois) et d'une baisse des cours du porc liée notamment à un euro fort qui favorise la concurrence mondiale. Il a chiffré à 500 millions d'euros les pertes liées à la hausse des matières premières servant à l'alimentation des porcs (céréales notamment) et à 250 millions celles imputables à la baisse des cours. Les éleveurs français réclament notamment un mécanisme pour "répercuter les hausses des matières premières" et le maintien des aides communautaires sous forme de restitutions, a déclaré M. Trebaol. Les producteurs réclament également l'autorisation "d'utiliser les graisses animales dans l'alimentation des porcs" pour "supprimer les distorsions de concurrence avec les autres pays européens", qui viennent selon lui aggraver la situation.
Une délégation des manifestants devait être reçue en début d'après-midi à la préfecture de région et les représentants de la filière seront reçus jeudi matin par le ministre de l'Agriculture Michel Barnier. A l'automne, les éleveurs avaient déjà manifesté pour alerter les pouvoirs publics sur "une crise sans précédent" de la filière porcine, alors que Bruxelles accroît par ailleurs sa pression sur la France pour qu'elle réduise les pollutions agricoles dont les élevages sont responsables. Les régions Bretagne, Pays de la Loire et Basse-Normandie produisent à elles seules 70% des porcs français.
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