Incontournable, le respect du protocole de nettoyage-désinfection

Article réservé aux abonnés.

La rigueur de la conduite en bandes, l’hygiène, en particulier la qualité de l’eau et le soin apporté au nettoyage-désinfection des locaux, sont des éléments incontournables pour la maîtrise des salmonelles en élevage porcin. C’est ce que montre une étude réalisée par l’Ifip et présentée aux Journées de la recherche porcine par Isabelle Corrégé.

L’étude a été réalisée sur des élevages naisseurs-engraisseurs et engraisseurs.  Elle a permis de confirmer et préciser certains facteurs de risque déjà identifiés en France et à l’étranger, indique Isabelle Corrégé de l’Ifip, « mais a aussi fait ressortir de nouveaux facteurs ».
« Les résultats mettent en évidence l’importance de différentes modalités du protocole de nettoyage-désinfection des locaux, jusqu’alors rarement révélées par ce type d’étude », rapporte la spécialiste. Le questionnaire, très précis sur ces aspects, met en évidence des pratiques liées à la séroprévalence : la désinfection systématique, la durée du vide sanitaire et/ou séchage, le trempage automatisé et l’utilisation de détergent en engraissement. Le trempage et l’application de détergent sont importants pour optimiser le protocole nettoyage-désinfection et limitent la persistance des salmonelles dans les salles.
« La durée du vide sanitaire en post-sevrage traduit la possibilité de bien sécher les salles avant l’entrée des animaux mais reflète aussi sans doute la capacité de bien gérer les rotations de salles et donc de limiter les mélanges d’animaux », observe Isabelle Corrégé. Autre facteur de risque, la conduite en continu. « Elle entraîne des mélanges d’animaux à statuts immunitaires et à microbismes différents, ce qui favorise les contaminations ». De même, note Isabelle Corrégé, « il apparaît qu’une eau de mauvaise qualité hygiénique est susceptible d’être contaminée par les salmonelles ou par d’autres pathogènes du tube digestif favorisant eux-mêmes la contamination salmonellique des porcs ».

Légende de tableau ou photo
Ainsi, l’étude a mis en évidence un lien entre la taille des élevages naisseurs-engraisseurs et la séroprévalence salmonelles chez les porcs. Elle n’en explique cependant pas les raisons.


En maternité aussi

Trois des facteurs de risque mis en évidence concernent la maternité : les mélanges de bandes, la présence de diarrhées et l’absence de traitement antibiotique systématique sur les porcelets. Des résultats qui suggèrent une contamination précoce des porcelets et impliquent la conduite et l’état sanitaire en maternité. « Les porcelets se trouvent donc, dès la maternité en contact avec ces germes. Dès lors, ils sont susceptibles de se contaminer et de devenir porteurs sains puis ultérieurement excréteurs ». Enfin, « la contamination des cases de maternité peut être à l’origine de multiples contaminations croisées d’autres secteurs de l’élevage, par le personnel (chaussures, vêtements, mains …) ou par le matériel ».

Dès la quarantaine des cochettes

« Le statut initial des cochettes vis à vis des salmonelles participe à l’explication du statut à l’entrée dans le local « gestantes », des cochettes ayant eu un contact antérieur avec les salmonelles limitant le risque excréteur à ce stade », rappelle isabelle Corrégé. « Par ailleurs, l’absence de contamination digestive peut aussi entraîner des pathologies digestives après introduction des reproducteurs dans le troupeau, favorisant les infections par les salmonelles ». L'absence d'adaptation au microbisme digestif et de traitement antiparasitaire favorise ces infections.

Un traitement antiparasitaire interne en quarantaine serait donc une pratique protectrice.

Les facteurs de risque sont nombreux. « Cette étude souligne que les moyens de maîtrise des salmonelles doivent tenir compte de la globalité de l’élevage », conclut Isabelle Corrégé, « tous les secteurs de l’élevage doivent donc être étudiés afin de définir des mesures préventives adaptées ».

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...