Le comité de bioéthique de la Commission européenne a émis des "doutes" sur la commercialisation de viande et de lait issues d'animaux clonés, prenant le contre-pied de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), selon un communiqué publié jeudi.
"Compte tenu de l'ampleur actuelle des souffrances et des problèmes de santé des animaux porteurs et des animaux clonés, le comité doute de la justification éthique du clonage des animaux à des fins alimentaires", souligne-t-il. A l'heure actuelle, le comité "ne voit pas d'arguments convaincants justifiant la production de nourriture à partir de clones et de leur progéniture", ajoute le communiqué. Si malgré tout, l'Union européenne devait autoriser la commercialisation de tels produits, il recommande d'appliquer plusieurs critères stricts. Il demande que l'innocuité de ces produits pour la consommation alimentaire humaine soit garantie et que des études scientifiques soient menées régulièrement au sujet de la progéniture des animaux clonés.
L'UE devrait aussi s'assurer que les animaux clonés utilisés soient bien traités, qu'une traçabilité efficace des bêtes soit mise en place, ainsi qu'une stricte surveillance aux frontières pour l'importation des produits clonés, afin qu'ils respectent les mêmes critères qu'à l'intérieur de l'UE. Le comité d'éthique européen sur la science et les nouvelles technologies (EGE), qui a été mis en place par la Commission européenne, a rendu cet avis lors d'une réunion mercredi. A l'inverse, vendredi, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) avait, dans un avis préliminaire, jugé "très improbable" une différence de sécurité alimentaire entre les produits, tels que viande et lait, provenant d'animaux clonés et ceux issus d'animaux élevés de manière traditionnelle.
L'avis du comité intervient aussi alors que l'Agence américaine de réglementation des produits alimentaires (FDA) a donné son feu vert à la commercialisation de produits issus de bovins, d'ovins et de porcs clonés, les jugeant sans risque pour la consommation humaine. La perspective d'une décision similaire en Europe a déjà suscité de nombreuses protestations dans l'Union européenne. Outre le comité de bioéthique, la Commission européenne s'est engagée à consulter les citoyens européens avant toute décision. "Il est très important pour nous" d'avoir l'opinion des Européens sur cette question, a affirmé mercredi le commissaire européen à la Santé Markos Kyprianou devant quelques journalistes à Bruxelles. Il a ajouté qu'aucune décision rapide ne serait prise, faisant valoir que l'EFSA ne rendrait son avis final sur la question qu'en mai. "Nous avons un peu de temps" à présent, a-t-il dit.
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