L’été humide, et l’automne doux sur une grande partie de la France, ont été très favorables à la survie et au développement des parasites. Une trop forte infestation des animaux peut provoquer des diarrhées, des retards de croissance ou une baisse de production laitière.
Un traitement antiparasitaire va se révéler souvent indispensable sur les génisses et les vaches laitières. Faut-il vermifuger maintenant ? Quels animaux ? Avec quels produits ? Quels sont les risques de ne pas traiter ?
![]() Les strongles infestent les bovins au pâturage. (© DR) |
Les strongles : une action en deux temps
L’ostertagiose de type I :
Ostertagia est un ver de la caillette des bovins. Il infeste les animaux pendant le pâturage entraînant diarrhée, poil piqué, baisse de croissance ou même amaigrissement : c’est l’ostertagiose de type I.
L’ostertagiose de type II :
En fin de saison de pâturage, les larves d’Ostertagia, s’enkystent dans la paroi de la caillette pour passer l’hiver. A la fin de l’hiver, suite à un stress tel que vêlage, changement de temps, transition alimentaire, elles sortent brusquement de la muqueuse provoquant une diarrhée très grave : c’est l’ostertagiose de type II.
Actuellement, beaucoup d’éleveurs traitent les animaux pendant le pâturage, limitant ainsi l’ostertagiose de type I. Mais il est indispensable de traiter à l’entrée à l’étable, avec un antiparasitaire actif sur les larves enkystées pour éviter l’ostertagiose de type II.
Traiter ou non ? Quels animaux ?
1. les génisses de 1ère année de pâture :
Ce sont les animaux à traiter en priorité en début d’hiver. Elles ont commencé à acquérir leur immunité, mais c’est souvent insuffisant pour se débarrasser des larves.
Deux cas se présentent :
- Les génisses sont sorties fin juin et ont reçu un BOLUS ou CYDECTINE LA : (durée d’action 4 mois et demi) elles sont rentrées avant fin octobre. Le bolus est encore actif à la rentrée à l’étable. ► Il n’y a pas besoin de traiter
- Tous les autres cas : soit les bolus ont été mis tôt (avant juin), soit elles ont été traitées par d’autres moyens que le bolus : D’une manière générale, les traitements effectués en été n’ont plus d’efficacité au début de l’hiver. ► Il faut traiter les animaux
2. les génisses de 2ème année de pâture :
Voir aussi:
La grande Douve - Des effets souvent sous-estimés , en cliquant ICI |
3. les vaches :
Elles ne doivent pas être vermifugées systématiquement, mais uniquement si des symptômes sont observés (toux au pâturage, diarrhée en début d’hiver).
En cas de symptômes d’infestation par des strongles respiratoires (toux sur de nombreux animaux), ne pas conclure trop tôt qu’un produit n’est pas efficace car la toux ne disparaît généralement qu’au bout d’un mois après le traitement.
Avec quel produit ?
On distingue deux grandes catégories de vermifuges utilisables à l’automne :
1. les endectocides (EPRINEX ND, DECTOMAX ND, IVOMEC ND,…) qui sont actifs sur les strongles digestifs et respiratoires mais aussi sur les parasites externes (poux, gales, varrons,…) ; de plus, il sont rémanents (actifs pendant 3 à 4 semaines)
A cause de leur action sur le varron (dans les zones à risque) il est recommandé de ne pas les utiliser entre le 15 novembre et le 15 mars.
2. les benzamidazoles (PANACUR ND, SYNANTHIC ND,…) qui sont actifs sur les vers et les larves enkystées uniquement le jour où ils sont administrés.
Les produits à base de lévamisole seront à éviter à l’automne car ils sont moins actifs sur les larves enkystées que les autres familles.
Pour traiter des vaches en lactation attention à toujours bien utiliser un produit autorisé !
Les programmes anti-parasitaires doivent être raisonnés en fonction de la conduite du troupeau, afin d’utiliser les bons produits sur les bons animaux et au bon moment. Ceci dans un objectif d’efficacité mais aussi de rentabilité économique. Parlez en à votre vétérinaire qui vous conseillera un programme adapté à votre situation ! |
![]() Selon le degré d'infestation, il conviendra de traiter ou non (© DR) |
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