Midatest : plus de 50 % de réussite, après décongélation et transfert direct en ferme, sur embryons sexés

A l'heure où les femelles des races laitières sont très demandées et se font rares, trouver des receveuses pour porter des embryons est aussi difficile. Sexer les embryons permet de limiter le nombre de receveuse si l'on ne veut obtenir que des femelles. Mais avec quelle réussite ? Des réponses avec l'expérience de l'équipe de Serge Lacaze, responsable des biotechnologies à Midatest.


Serge Lacaze (Midatest) avec le matériel de prélèvement des biopsies. L'an passé, lui et son équipe ont sexé 450 embryons et cette année, les 500 sont déjà dépassés ! (© Midatest)
Lors de la dernière conférence annuelle de l’association européenne de transfert embryonnaire (Aete), à Alghero, en Sardaigne (Italie), Serge Lacaze (Midatest), Claire Ponsart et Patrice Humblot (Unceia) ont présenté une étude sur les résultats de sexage des embryons sexés congelés et remis en place par transfert direct en élevage. L’étude  a été  réalisée par l’équipe de Midatest dans le sud-ouest de la France.


Faisable en ferme

La technique du sexage des embryons est connue en France depuis le début des années 1990. La procédure de sexage a été progressivement simplifiée ces 5 dernières années par le département R&D de l’Unceia afin de faciliter son usage en exploitation.

Dans l’étude présentée, 979 embryons de 7 jours ont été biopsés et congelés par le même opérateur. Sur la période 2000-2004, les embryons (232 embryons soit 40 %) ont été congelés dans un support à base d’éthylène glycol et de sérum foetal. Depuis, le sérum fœtal a été remplacé par du sucrose.


Embryon biopsié + biopsie (5 cellules). "Notre objectif est de prélever 5 cellules" souligne Serge Lacaze. (© Midatest)
Les embryons proviennent de 171 opérations de transplantation embryonnaire (TE) conventionnelles. En moyenne 5,8 embryons (+ ou – 0,3) ont été biopsés et congelés lors de chaque TE. 69,2 % des embryons étaient au stade morula.

44,78 % étaient des embryons femelles et 50 % des mâles (5,2 % dont le sexe n’a pu être déterminé). Plus le nombre de cellules prélevées lors de la biopsie est élevé, meilleur est le taux de détermination (≤ 3 cellules (n=83) : 14,5 % ; 4-6 cellules (n=432) : 2,6% ; ≥ 7 cellules (n=255) : 0%).


51,7 % de gestation sur génisses

Le taux de gestation moyen est de 47,2 %, nettement influencé par le type de receveuses : génisses (n=205) : 51,7 % contre vaches (n=38) : 26,3 %.

Selon la conclusion de cette étude :
  • la procédure de sexage est performante quand elle est appliquée sur des biopsies contenant au moins 4 cellules
  • le transfert direct après décongélation des embryons sexés permet d’obtenir des taux de gestation similaires à un transfert d'embryons congelés non biopsés.
  • Les génisses doivent être utilisées plutôt que les vaches comme receveuses

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